1200 logements squattés dans la wilaya

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Le chiffre est avancé par M. Ladj, premier responsable de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tizi-Ouzou. Une situation ambiguë qui, même en étant entre les mains de la justice, demeure indécise.

Pas moins de 1200 logements sont squattés par des citoyens qui n’ouvrent pas le droit à en bénéficier. C’est ce que nous avons appris, hier, de M. Ladj, premier responsable de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tizi-Ouzou. Une situation ambiguë qui, même en étant entre les mains de la justice, demeure indécise.

Les logements squattés par les citoyens non bénéficiaires sont toujours d’actualité au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Un dossier sensible, étant donné qu’ils concerne non seulement des milliers de cas, recensés un peu partout au niveau de la wilaya, mais aussi par son aspect qui remonte loin en arrière, puisque le phénomène est apparu depuis plusieurs années déjà. En effet, les premiers cas de «squattage», du moins les plus anciens, remontent à l’année 2001. Les occupant, «illicites» ont profité de la situation qui prévalait au cours des événement du Printemps Berbère pour s’approprier des logements qui étaient, alors, non encore habités». En tout, il s’agit de pas moins de 1200 logements squattés qui ont été recensés cette année. C’est dire que pas moins de 1200 familles sont concernées par une expulsion. Cet état de fait est d’autant plus rendu délicat par la longue période que certaines familles ont déjà passé dans ces logements que la plupart d’entre elles n’ont, sans doute, pas squatté par simple «coup de tête», comme on dit, mais bien par nécessité et « la lassitude d’attendre, depuis plusieurs années, qu’un logement nous soit attribué » dira un des occupants illégaux. Pour le premier responsable de l’OPGI, cette situation n’a «que trop duré c’est pour cette raison que nous avons saisi la justice pour trancher». Il ajoutera que «l’expulsion des locataires illégaux est inévitable», d’autant plus que la plupart de ces logements ont été cédés et possèdent déjà leurs vrais propriétaires. C’est d’ailleurs pour cette raison que «les squatteurs ne peuvent bénéficier des logements qu’ils ont occupé illégalement. De plus, accepter de les leur attribuer, pourrait faire boule de neige et encourager d’autres gens à squatter d’autres logements, dès leurs transmissions en fin de travaux», expliquera le responsable de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tizi-Ouzou. M. Ladj ira plus loin dans ses éclaircissements concernant l’actuelle situation des logements squattés. Ainsi, ce sont « quelques 875 cas, ayant été jugés par les différentes juridictions, qui se sont vues prononcer le jugement d’expulsion. Mais malgré cela, les concernés y demeurent encore », dira-t-il tout en enchaînant : «182 autres affaires sont en cours de traitement et le verdict sera connu incessamment. Quelques 82 autres affaires vont faire l’objet d’expulsions forcées et 12 autres ont été réglées à l’amiable entre les occupants et les services de l’OPGI».

15.500 logements pour la wilaya à travers le plan quinquennal

Un phénomène qui n’épargne aucune localité de la wilaya où plusieurs cas sont signalés et recensés. D’autant plus que ces derniers « nous causent la perte en cautionnement annuel de plus de 25 million de dinars. Le premier responsable de l’Office de promotion et de gestion immobilière, a, par ailleurs, profité de la même occasion pour mettre en exergue le programme dont a bénéficié l’OPGI à travers le plan quinquennal 2010/2014. En tout, l’office projette la construction de pas moins de 15.500 logements publics locatifs (LPL) répartis à travers tout le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Un réel plus pour le secteur de l’habitat qui connaît encore une carence au niveau de la wilaya. La première tranche du programme prévoit la réalisation de 2500 logements dont 2000 sont alloués au chef-lieu de la wilaya et le reste à la commune d’Azazga. Quelque 9.000 logements, de la deuxième tranche du même programme, ont été confiés en étude et réalisation, selon la formule du gré à gré pour «répondre à la demande pressante exercée sur ce segment de logements destinés aux catégories sociales défavorisées». Ces unités sont réparties sur le site de Oued Falli (1500) et le pôle d’excellence (3500). Cela en plus de 4 mille autres répartis entre les communes de Draâ Ben Khedda, Azazga, Tamda et Draâ El Mizan. Une troisième tranche verra l’attribution de quotas à plusieurs autres localités. Il y aura, aussi, la création d’un nouveau pôle urbain à Abi Youcef, dans la commune de Ain El Hammam, qui sera constitué de 1.220 unités. A signaler, comme a tenu à le préciser M. Ladj, la rareté du foncier et la délocalisation de programmes pour cause d’indisponibilité de terrains chez les affectataires initiaux. Ce sont autant d’aléas pour la réalisation de logements sociaux au niveau de la wilaya. Par ailleurs, le problème de ces «squatteurs» ne devrait, mais plutôt une opportunité de se pencher sur ces situations qui cachent un manque réel en logements dans la région.

Tassadit Ch.

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