“Ne laissez pas le vent de l’Est nous ôter la Foudha !”

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Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du RND, a auguré de la fin du terrorisme à Tizi-Ouzou, lors de son meeting populaire qu’il a animé hier, au niveau de la Maison de la culture, dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives de mai prochain.

C’est devant une salle archicomble, composée en majorité de partisans et de sympathisants du Rassemblement National Démocratique, qu’Ahmed Ouyahia s’est exprimé dans la grande salle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri. Une occasion pour lui de présenter son programme, qui s’inscrit, selon lui, «dans le cadre du prolongement de ce qui a été fait jusque là par le gouvernement». Un gouvernement dont sa formation fait partie et dont il se félicitera d’ailleurs. Le n°1 du RND a fait un tour d’horizon sur l’histoire de l’Algérie et de la Kabylie, plus particulièrement, avant de s’étaler sur la situation actuelle du pays. Abordant le sujet relatif à l’insécurité qui règne dans la région, Ouyahia affirme que le phénomène du terrorisme est à son terme. «Courage ! Restez mobilisés et ne baissez pas les bras, car c’est ici qu’on va enterrer le terrorisme», lança-t-il sous les ovations de la foule. Par ailleurs, Le patron du RND avertira contre la montée de la mouvance islamiste et invitera la population à se présenter en masse le 10 mai pour le rendez-vous électoral, afin de lui barrer la route. «Allez votez, si vous ne voulez pas que les hommes se retrouvent avec des robes et des barbes», lancera Ouyahia qui a affirmé dans un autre registre, que le RND ne fait pas de la campagne électorale une occasion pour dénigrer les autres partis politiques avec lesquelles il est en concurrence, tout en exprimant sa sympathie à l’égard des 32 listes locales. L’orateur a, au passage, rendu hommage à Hocine Aït Ahmed, président du FFS. «Je salue Aït Ahmed. Même si nous n’avons pas les mêmes visions politiques, il a toujours été debout pour l’Algérie, que se soit lors de la Révolution, ou même aujourd’hui», dira Ouyahia. Par ailleurs, et afin de s’attirer la sympathie de la population locale, l’hôte de Tizi-Ouzou ne manquera pas de promettre un programme de développement propre au besoins de la région. S’exprimant en kabyle, Ahmed Ouyahia s’engagera à la réalisation de plusieurs infrastructures au niveau de la wilaya. Il s’agit notamment de 64 000 logements, un projet sur lequel il s’est d’ailleurs longuement étalé. Il parlera, aussi, de l’élargissement du réseau gazier à 130 000 habitations, de la réalisation de 33 nouvelles infrastructures sanitaires, dont 6 nouveaux hôpitaux, en plus du renforcement des établissements scolaires et de l’agrandissement de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou par la création d’un nouveau campus qui «portera le non d’un valeureux combattant de la guerre de libération issu de la région». Il parlera, aussi, des aides à l’habitat rural, et aussi de l’indemnisation concernant les expropriations des terres qui doivent servir d’assiettes pour la réalisation des projets inscrits. Au cours de son meeting à Tizi-Ouzou, Ouyahia ne manquera pas d’avertir contre les vents de révolte qui sont, selon lui, aux portes Est et Ouest du pays. «Notre révolte, nous l’avons faite en 1954, et à ceux qui parlent de printemps, je leur dirai que notre printemps nous l’avons connu en mars 1962, lorsque Krim Belkacem à signé la proclamation du cessez-le-feu. Et si ceux-là ne sont pas convaincus, je leur parlerai aussi du printemps Berbère. Alors, ne laissons pas le vent de l’Est nous ôter la Foudha, comme il nous a déja ôté le Hayek». A signaler qu’après la fin de son meeting, Ouyahia s’en ira directement animer une rencontre similaire à Boumerdès. «Nous ne sommes pas contre le système, mais pour sa continuité dans l’optique de réaliser d’autres projets au profit de la population», c’est l’une des phrases clés du discours qu’a prononcé le leader du RND, hier en milieu d’après-midi à la salle omnisport de Boumerdès.

Devant une foule joyeuse, Ahmed Ouyahia a répété: «C’est la mal vie et l’ennui qui doivent dégager de ce pays et non pas les gouvernants». L’orateur a poursuivi en rappelant, à titre d’exemple, que l’Etat a pu mettre fin, à court terme, aux effets du séisme qui a frappé la wilaya de Boumerdés en 2003. Sur ce plan là a-t-il enchaîné «vous avez qu’à comparer l’Algérie avec d’autre pays, dont l’Italie où une telle mission n’a pas été convenablement accomplie».

Tassadit Ch. et Salim Haddou

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