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Terrorisme Un attentat sanglant a coûté la vie à quatre policiers avant-hier : Stupeur à Mekla !

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Quatre policiers ont trouvé la mort, lundi dernier à Mekla, à une trentaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, lors d’un accrochage avec un groupe armé au lieudit Tighzart.

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En ce lundi 30 avril, vers les coups de 13h, toute tentative de rallier la ville de Mekla est vouée à l’échec. Impossible de passer par la route habituelle. Celle-ci étant fermée par les éléments des services de sécurité au niveau de Tighzart sur le CW 150, à l’intersection formant la jointure reliant Mekla-centre aux villages Tigrine, Taourirt et Taliouine, d’un côté et les région d’Aït Fraoussen et Djemââ Saharidj, de l’autre. La nouvelle de l’accrochage qui venait de s’y produire a déjà fait le tour au sein de la population locale. Les citoyens, alertés par des détonations de tirs nourris, mais aussi de sirènes, n’ont, pour beaucoup, pas manqué de se rendre sur les lieux après l’accrochage. Un accrochage sanglant qui a ciblé un véhicule de police au bord duquel se trouvaient quatre éléments de la police judiciaire de la sûreté urbaine de Mekla. Deux d’entre eux sont morts sur le coup, les deux autres ont été transportés par un particulier, à bord de sa camionnette, vers une polyclinique de la région. De là les deux victimes seront transportées, l’une vers l’hôpital d’Azazga, l’autre vers le CHU de Tizi-ouzou, mais succomberont à leurs graves blessures peu de temps après… « Il était exactement 12h10, lorsque les premiers tirs ont commencé à se faire entendre », assurera le jeune propriétaire d’un magasin, à une trentaine de mètres du lieu de l’attentat. « Les policiers sont passés par là en nous saluant, étant donné qu’ils nous sont familiers et que nous les croisons pratiquement tous les jours. L’un d’eux est de Mghira (village d’Aït Khelili, dans la daïra de Mekla). Quelques secondes après, on entendit des coups de feu. Et c’est la panique. On a tous pensé à se protéger et à protéger les collégiens, qui venaient juste de sortir de leur établissement, en les introduisant à l’intérieur de nos locaux », explique-t-il. Selon le même témoin, près de cinq minutes durant, les tirs fusaient. « C’est un type vêtu d’une veste marron qui a tiré en premier. Il se trouvait juste à côté. Il visait le côté chauffeur du véhicule, c’est d’ailleurs le policier au volant et le passager derrière lui qui sont morts sur le coup. La voiture dévia alors de sa trajectoire et heurta le bac à ordure qui est là-bas (il nous montre du doigt l’endroit). Les policiers ont tenté de riposter et des échanges de tirs s’en suivirent », raconte le jeune témoin. Les policiers revenaient de la polyclinique de Djemaâ Saharidj, où « ils accompagnaient un collègue pour des soins réguliers», nous dit-on. Les terroristes, eux, une fois leur forfait accompli, se sont emparés des armes de leurs victimes avant de disparaître à bord de leur véhicule par la route menant vers Taourirt. Selon des sources locales proches de la police, les hommes armés, au nombre de cinq, auraient délesté leurs victimes de tout ce qu’elles avaient sur elles. En plus des armes, ils auraient emporté leurs papiers d’identité leurs téléphones portables et même l’argent qu’elles avaient sur elles, nous dit-on. D’autres témoins ne manqueront pas aussi de signaler que les terroristes ne dépassaient pas la trentaine et étaient bien habillés.

Des témoins oculaires en parlent…

Par ailleurs, et à travers les dires de certains parmi les présents autour du périmètre de sécurité mis en place par les policiers dépêchés sur les lieux, les versions divergent. « Ils les avaient pris en filature, jusqu’à ce que les terroristes s’en aperçoivent », disent certains. « C’est un guet-apens », pensent d’autres. Selon un autre témoin, la voiture des terroristes était garée à l’intersection. On apprendra, par la suite, que ce véhicule, de marque Volkswagen Bora de couleur bleu ciel, aurait été volé peu de temps avant l’attentat à Aïn El Hammam. Le jeune témoin de l’accrochage, qui semblait toujours sous le choc, a quand même précisé qu’« après que le calme soit revenu, on a entendu une personne crier : ils sont mort ! Sur les lieux, il y avait du sang partout. L’image des victimes, touchées en plein cerveau, m’est resté figée ». S’étant rendus compte que deux des policiers respiraient encore, les citoyens ont vite fait de les transporter vers les centres de soins les plus proches. Les renforts arriveront plus tard, suivis de la police scientifique, puis d’éléments de l’armée. Le bilan officiel de l’attaque ne tombera qu’aux environs de 14h30, lorsque la nouvelle de la mort des deux autres policiers est parvenue. Cet événement est venu troubler, une fois de plus, la quiétude des citoyens de la région. Une région qui était plus ou moins épargnée par ce genre d’attentats. Même si la population locale a encore en mémoire l’attentat à la voiture piégée ayant ciblée, en 2007, le siège de la sûreté urbaine qui avait fait deux morts parmi les policiers et plusieurs blessés. Cela, en plus du phénomène du kidnapping apparu récemment dans la daïra, qui a vu un fils de la région séquestré pendant plus de trois jours par un groupe armé. La région de Mekla serait-elle en train de plonger dans l’insécurité et la peur des attentats? Ce qui est sûr, c’est que l’attaque de lundi dernier a plongé la région dans la stupeur.

T. Ch.

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