“Quand on ne reconnaît pas un parlement, on démissionne”

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Réagissant à la décision de 14 formations politiques de boycotter le parlement issu des législatives du 10 mai dernier, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales, Daho Ould Kablia, a appelé tout simplement ces partis à démissionner.

«Quand on ne reconnaît pas un parlement on démissionne », a affirmé hier, Ould Kablia, dans un entretien accordé à l’APS. Une sortie qui intervient à moins de 48 heures de l’installation de la nouvelle Assemblée prévue pour samedi prochain, et que l’on peut considérer comme une réponse officielle à la décision de boycott prise, lundi dernier, par un groupe de partis politiques, au lendemain de l’annonce des résultats des législatives par le Conseil Constitutionnel. M. Ould Kablia a estimé au sujet du rejet exprimé par des partis politiques des résultats du scrutin du 10 mai, « qu’il était prévisible que les partis qui criaient victoire avant le scrutin, de manière irréaliste, soient désappointés par le vote des électeurs qui les ont jaugés à leur véritable poids. Il est donc normal qu’ils crient à la fraude et au scandale ». Le ministre n’est pas allé avec le dos de la cuillère, pour fustiger ces formations qui ont obtenu, pour rappel, 28 sièges sur les 462 que compte la future Assemblée Populaire Nationale. En s’adressant à ces partis politiques qui ont décidé de boycotter les travaux de l’APN et de former ce qu’elles appellent un « parlement populaire », en parallèle à celui issu des législatives du 10 mai dernier, Ould Kablia a qualifié cet appel de « grave atteinte à l’état de droit, à la pratique de la démocratie et au respect de la volonté populaire », non sans ajouter que tout devrait rentrer dans l’ordre, lui qui n’a pas hésité à qualifier le boycott prôné par ces partis politiques de « décision prise hâtivement sous l’effet de la colère », estimant que « le retour progressif vers l’apaisement les ramènera à la raison et à la normalisation ». Une façon pour Ould Kablia de minimiser l’effet que pourrait avoir cette décision sur le fonctionnement de la future Assemblée. S’agissant du grief avancé par de nombreux partis, relatif au report des voix de ceux touchés par le pourcentage éliminatoire de 5% vers certains grands partis, notamment le FLN qui avait raflé dans certaines wilayas la totalité des sièges, M. Ould Kablia a expliqué : « le pourcentage éliminatoire de 5% a été une décision des parlementaires de l’Alliance », précisant, à ce sujet, que « le gouvernement avait proposé un pourcentage de 3% dans le projet soumis à l’Assemblée ». « Il ne fait pas de doute qu’avec ce dernier taux de 3%, les partis moyens, les nouveaux partis et les listes indépendantes auraient obtenu globalement une cinquantaine de sièges supplémentaires, ce qui aurait été plus juste, mais la loi est la loi », a-t-il dit. Concernant la question de la révision à la baisse des indemnités des députés et qui revient sans cesse dans la bouche des citoyens et même de certaines formations politiques, Daho Ould Kablia a souligné que « le problème de la confirmation ou de la révision des émoluments et des indemnités des parlementaires relève des attributions de l’Assemblée ». Il a cependant reconnu que « beaucoup de partis et une grande partie de l’opinion publique souhaitaient une révision à la baisse des indemnités des députés ».

A. C.

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