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Le sommet de l’UMA, prévu en Tunisie, remis en cause ? : Le Maroc pas chaud

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Le Maroc, par la voix de son chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, vient d’afficher sa position à l’égard de la tenue du prochain sommet de l’UMA, prévu à Tabarka en Tunisie.

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En effet, dans un entretien publié jeudi dernier par le quotidien marocain Attajdid, le chef de la diplomatie marocaine n’est pas allé par le dos de la cuillère pour asséner que «les conditions ne sont pas réunies pour la tenue de cette réunion de haut niveau», tout en se fendant dans un argumentaire vieux comme le monde : «Les peuples marocain et algérien sont unis par des liens d’amitié et de fraternité mais il est désolant que la direction algérienne soit d’un autre avis sur la question de notre intégrité territoriale». Si, de leur coté les Tunisiens ne nourrissent aucun doute sur la tenue de ce sommet, qu’ils considèrent comme l’occasion idoine pour relancer le Grand Maghreb, pour le voisin de l’ouest, le prochain sommet maghrébin demeurera formel tant que les frontières restent fermées et la question du Sahara occidental n’est pas encore tranchée. Ce pourquoi, les relations algéro- marocaines, après une période de réchauffement, marquée par des visites ministérielles, semblent retourner à la case départ. Rien ne présageait, pourtant, un tel revirement dans les positions marocaines alors que les déclarations des uns et des autres laissaient sérieusement envisager un rapprochement entre les deux pays, avec son corollaire l’ouverture des frontières souhaitée ardemment par le Makhzen. Du coté d’Alger, même si la nouvelle «sortie» du chef du gouvernement marocain n’a engendré aucun commentaire, il est fort probable que cela influera négativement sur sa décision d’y participer le moment venu. Le président tunisien, Moncef Merzouki, avait pourtant affirmé dans une conférence de presse lors de sa visite à Alger, il y a quelques mois, que la question du Sahara Occidental devrait être mise «entre parenthèses», afin que la réussite de ce sommet de l’UMA soit garantie. Depuis, tout indiquait que la tenue de ce sommet maghrébin n’allait connaître aucun couac, jusqu’à ces déclarations du chef de gouvernement qui a pris le risque de tout remettre en cause. Les jours qui viennent auront à nous renseigner sur cette possibilité de réunir les chefs d’Etat du Maghreb.

Ferhat Zafane

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