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Youcef Khatib Commandant de la wilaya IV historique : «Contrôler l’écriture de l’histoire»

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«Faire connaître l’histoire de l’Algérie, en lui conférant sa juste valeur, sera la meilleure réponse à toutes les tentatives de certaines parties en France qui veulent, aujourd’hui, mettre sur le même pied d’égalité l’occupant et l’occupé en laissant entendre que la violence était de part et d’autre».

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C’est ce qu’a déclaré le commandant de la wilaya IV historique, Youcef Khatib, dans un entretien à l’APS, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance. Pour lui, « 50 ans après l’indépendance, des aspects de l’histoire de notre révolution sont occultés et méconnus ». M. Youcef Khatib a estimé à cet effet, que « s’intéresser à l’histoire et la transmettre de manière juste aux jeunes algériens est la meilleure réponse aux mensonges français ».

M. Khatib a fait savoir que « toutes ces raisons m’ont poussé a créer en 2001 ma propre fondation (fondation de la mémoire de la wilaya IV) qui collecte et enregistre les témoignages des moudjahidine et militants de cette wilaya, à titre individuel ou collectif, en tant que première étape d’urgence au regard de l’âge avancé des moudjahidine et des militants ». Il enchaîne : « Dans une deuxième étape, des historiens spécialisés entreprendront l’écriture de l’histoire sur des bases solides et justes ». Tout en déplorant « certains dépassements émanant de quelques moudjahidine et militants dans l’écriture de leurs propres expériences lors de la révolution », M. Youcef Khatib a appelé à « la création d’une instance de contrôle de l’écriture de l’histoire ». L’objectif de la création de cette instance ne signifie pas, pour lui, l’interdiction d’écrits personnels, car chaque personne est libre de le faire, mais il s’agit, selon lui, « de contrôler toutes les notes en matière d’histoire afin qu’elle soit transmise de manière juste et épurée aux générations futures ». Le commandant de la wilaya IV historique a précisé que « le peuple algérien était, au lendemain de l’indépendance, animé d’une volonté inébranlable de construire son Etat au vu de la situation de délabrement laissé par le colonisateur et des sacrifices colossaux qu’il a consenti durant 130 années d’occupation ». Il dira par la suite que « la crise de 1962 a quelque peu influé sur ce processus, mais l’Algérie a pu ensuite franchir les étapes difficiles, notamment la décennie noire et ses effets douloureux sur tous les Algériens ». Par ailleurs M. Khatib a indiqué que « le Congrès de la Soummam était une date charnière dans l’histoire de la guerre de libération, car contribuant, par ses décisions, à l’aboutissement de la révolution, notamment sur le plan du principe de la gestion collégiale, de l’autocritique et du contrôle direct ». Selon lui, les mêmes principes avaient été retenus dans la gestion de l’Algérie post-indépendance, appelant dans ce cadre, à ouvrir la voie aux libertés et à l’initiative, notamment en milieu jeune. Les jeunes qui sont appelés à s’unir au service du pays avaient joué un grand rôle durant la guerre de libération, affirmant qu’« ils auront le même rôle durant toutes les étapes à venir dans la vie du pays », a encore indiqué la même source, tout en affirmant que « l’Algérie a réussi, 50 ans après l’indépendance, à effectuer de nombreuses réalisations que personne ne peut nier », M. Khatib a noté qu’ « il est temps maintenant de déléguer la responsabilité aux jeunes et de leur faire confiance, d’autant qu’ils représentent 70% de la société ». En outre, M. Youcef Khatib estime que « l’Algérie peut réaliser davantage de choses grâce aux moyens dont elle dispose et à son aisance financière, avec plus d’organisation et de transparence dans la gestion des affaires ».

L.O.CH

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