Belkhadem débarqué !

Partager

Depuis jeudi dernier, Abdelaziz Belkhadem n’est plus secrétaire général du FLN. L’urne en a décidé ainsi. 

Organisée sous très haute sécurité la réunion du Comité central a ainsi débouché sur le retrait de confiance au désormais ex SG du parti, voté par160 membres, tandis que 156 autres membres, qui lui sont restés fidèles et ont voté pour son  maintien. Ainsi, Abdelaziz Belkhadem, après un bras de fer avec ses opposants qui dure depuis deux années, a été délogé de son poste de SG qu’il occupe depuis 2003, suite au mouvement de redressement qui avait écarté Ali Benflis.  Pour son remplacement, s’il est encore prématuré d’avancer un nom, l’on croit savoir que l’ancien ministre, Abderrezak Bouhara, en « homme de consensus », tiendrait la corde pour lui succéder, de même que Salah Goudjil qui en aurait également émis le souhait, suite, avait-il indiqué à la sollicitation de certains membres du comité central, dont Kara, Haïchour et autres Abada… 

Objet d’une contestation qui dure depuis plus de deux années, Belkhadem, ancien instituteur de langue arabe, propulsé aux plus hautes fonctions de l’Etat, s’est toujours opposé à ses détracteurs en usant de tous les subterfuges, réels ou imaginaires, allant jusqu’à se faire prévaloir du soutien du président de la République pour se donner une aura et un statut particulier. Mais la pratique démocratique et la voix de l’urne, a provoqué cette fois-ci, la «chute» de l’ancien Chef du gouvernement, qui intervient quelques semaines après celle de son « frère ennemi » de l’Alliance présidentielle, et ex SG du RND, Ahmed Ouyahia, parti pour les mêmes motifs, mais pas au forceps comme ce fut le cas avec Belkhadem. Il est utile de mettre en exergue l’influence qu’a eue l’intervention des huit ministres du FLN. Un fait qui a vraisemblablement eu raison de Belkhadem qui ne pouvait continuer à « naviguer à vue». Ces ministres, encore en exercice, l’accusaient, au même titre que l’ensemble de l’aile des redresseurs, d’«utiliser les institutions de l’Etat pour assouvir ses ambitions personnelles». Cette réunion, qui a tenu en haleine l’ensemble de la classe politique nationale, ne s’est pas tenue, faut-il le souligner, dans le calme. Loin s’en faut. Un important dispositif de sécurité avait été déployé aux abords de l’hôtel où se tenaient les travaux, et même au niveau de l’accès à la grande salle, interdit aux « militants » non membres du comité central. Et pour éviter d’en arriver aux mains, entre opposants et fidèles, il a été convenu de créer une commission composée de huit membres pour calmer les esprits et gérer les affaires du parti en attendant qu’un remplaçant lui soit trouvé. 

Ferhat Zafane

Partager