La chanteuse kabyle Cherifa, ou Cherifa n’ w Akbou, est souffrante. Son état de santé qui s’est détérioré a nécessité son transfert à l’hôpital Maillot de Bab El Oued, à Alger, dimanche dernier, avons-nous appris, hier. Des sources proches de l’artiste qui ne précisent pas la nature de la maladie dont elle souffre, affirment qu’elle était alitée depuis plusieurs mois déjà. « C’est le poids de l’âge », estime notre source. Agée de 87 ans, Cherifa qui est née le 9 janvier 1926, a mené une vie dure. Originaire du village d’ Aït Halla à Bordj Bou Arreridj, près de Beni Ourtilane, Ouardia Bouchemlal, de son vrai nom, a été très tôt orpheline de père avant le remariage de sa mère. N’ayant pas fréquenté l’école, elle a quitté son village, à l’âge de 18 ans pour s’installer à Akbou où elle n’est pas restée longtemps, puisqu’elle a vite repris ses valises en direction d’Alger. C’est en cours de route, dans le train, qu’elle a d’ailleurs composé Abkaw ala Khir ay Akbou (Adieu Akbou), le titre qui fera sa renommée. A Alger, elle se consacra à l’art et s’y imposa comme une maîtresse incontournable de la chanson kabyle. Elle rentra durant cette période à la Radio où elle multiplia les passages et les succès qui ont très vite été doptés par le grand public. L’artiste compte plus de 800 chansons. Des chansons immortelles. Cherifa a fait salle pleine à chacun des rares spectacles qu’elle a animés, comme ce fut le cas, en 2010 à Tizi Ouzou, lorsqu’elle s’y est produite à l’occasion d’un hommage qui lui était consacré elle et 6 autres chanteuses de sa génération. Sur plusieurs générations, des chanteurs ont repris ses chansons, sans contrepartie financière, au moment où la chanteuse n’arrivait pas à joindre les deux bouts. D’ailleurs, elle finit, pour subvenir à ses besoins, de faire des ménages, notamment à la télévision algérienne. Cependant, et depuis quelques années, elle a commencé à entrevoir le bout du tunnel, puisque des hommage lui ont été rendus, en guise de reconnaissance pour ce qu’elle a donné à la culture et à la chanson kabyle. Le dernier en date remonte au 8 février 2012. Prompt rétablissement à Nna Cherifa.
M.O.B