Avant-hier jeudi, une conférence a réuni les principaux entrepreneurs et autres opérateurs économiques de la région, avec l’administration locale, à sa tête le premier magistrat de la wilaya, M. Nacer Maaskri.
Cette rencontre, qui se veut selon le wali de Bouira « amicale et consultative », a été l’occasion pour les entrepreneurs d’exprimer leurs préoccupations, d’un côté et de l’autre, permettre à l’administration de tenir un langage rassurant à l’égard des différents opérateurs économiques de la région.
M. Dennouni Abdelmadjid, président de la Confédération générale du patronat, dira lors de son intervention que «La wilaya de Bouira, à la différence des autres willayas du pays, a la chance de receler un potentiel énorme en matière de projets et que ces dernières, sont confiés à hauteur de 90% à des entreprises locales », s’est-il félicité.
Avant de préciser « Selon les échos qui me parviennent, peu de projets inscrits à l’échelle de Bouira, sont frappés d’infructuosité. Ceci, démontre que les entrepreneurs locaux, sont motivés et surtout pleinement conscients de leur rôle, dans l’essor de leur wilaya ».
L’intervenant, a par la suite exhorté l’administration et les entrepreneurs à « travail en harmonie », tout en insistant sur le fait de « crever l’abcès », qui peut nuire au développement local. « Nous devons travailler en parfaite cohésion. Nous avons une mission commune, qui est celle de bâtir le pays », a-t-il lancé.
Pour ce faire, le président, a préconisé bon nombre de mesures, qui seraient selon lui, à même de « booster » le secteur du bâtiment. Parmi ces mesures, on citera l’allégement des conditions de recrutement, la recherche d’une main d’œuvre qualifiée, la décalcification des catégories d’entreprises, l’assouplissement des cahiers de charges…etc.
Abordant le sujet assez controversé de la qualité de la réalisation, M. Dennouni, a déclaré « La qualité reste notre souci permanent. On essayera, continuellement, de perfectionner nos travaux, grâce à l’intégration de nouvelles technologies du bâtiment en général».
L’orateur, conclura son intervention en se prononçant en faveur des entreprises étrangères, dans la réalisation des projets de l’immobilier, mais sous certaines réserves, « Nous ne voyons aucune objection à ce que les entreprises étrangères investissent le marché ceci autant, cela ne doit pas se faire au détriment des entreprises nationales. La priorité est donnée aux opérateurs locaux, qui ont hâte de démontrer leurs aptitudes et leurs qualifications. C’est une condition sine qua non ! », A-t-il martelé.
Logements sociaux: pessimisme avoué !
Dans la foulée, le chef de l’exécutif de la wilaya, enchainera par un constat qu’il a jugé amer « Nous connaissons un véritable déficit en matière de logement sociaux ! ». Avant d’afficher clairement son scepticisme, en ce qui concerne le projet des 8000 logements sociaux qui sont programmés à travers l’ensemble de la wilaya : « Je suis de nature optimiste, mais là je suis assez pessimiste sur le sujet. Et ce, malgré les assurances des uns et des autres ».
Ce langage, franc et réaliste, c’est le moins que l’on puisse dire, a suscité l’approbation quasi-unanime de l’assistance. Pour rappel, au mois de, janvier dernier, lors d’une journée d’étude sur la maîtrise d’œuvre organisée à l’auditorium de l’Université de Bouira, en présence d’entrepreneurs publics et privés, l’ex-wali, Ali Bouguerra, s’est en est directement pris à l’administration générale et de l’OPGI de Bouira, les accusant d’être responsables du marasme qui affecte le secteur de l’Habitat.
Jeudi dernier, le directeur de l’OPGI, a exposé le plan des 8000 logements de type LPA répartis comme suit : la daïra de Bouira bénéficiera de 1882 logements, la daïra de Haizer aura 150 logements, celle de Aïn Bessam de 650, El Hachimia de 310, Bir Ghbalou de 534 logements, Souk El Khmis de 270, Sour El Ghozlane de 1226 logements, Bechloul de 380 logements, M’Chedallah de 740 logements, Kadiria de 600 logements et celle de Lakhdaria avec 980 logements, auquel il faut ajouter 3800 logements sociaux qui seront soumis à un appel d’offre et 1800 d’autres qui seront lancés au mois de juin prochain. Le directeur de l’OPGI a souligné que son office « a mis les bouchées doubles », dans le but d’accélérer la cadence des travaux.
Pour sa part, M. Rezki Harbi, président de l’Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), à l’échelle de la wilaya, a mis lors de son intervention, l’accent sur « le climat de la confiance » qui doit selon lui, régner entre les pouvoirs publics et les entrepreneurs. « Faites-nous confiance ! On est des bâtisseurs », lancera-t-il aux responsables locaux. Avant d’ajouter « Nous sommes soucieux de l’avenir du pays et son développement, alors, aidez-nous et surtout aidez les jeunes entrepreneurs de première catégorie ».
Ramdane. B