Les raisons d’une flambée

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Après la stabilité qu’ont connue les prix des viandes blanches durant le mois du Ramadhan, voilà que le prix du poulet s’envole d’une manière spectaculaire, au grand dam des petites bourses et des ménages modestes.

En effet, lors d’une tournée dans les magasins de quelques bouchers et autres vendeurs de viandes blanches, dans la ville de Tizi-Ouzou, nous avons constaté qu’il est passé de 350 ou 360 DA/ kg, il y a de cela à peine quelques jours, à 460 DA/Kg présentement. D’après les dires de certains vendeurs, aucune baisse n’est présagée au train ou vont les choses. Selon un éleveur de poulets, qui tient également une boucherie au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, les raisons de cette spectaculaire et surprenante envolée des prix des viandes blanches est essentiellement due au manque de production et donc à la raréfaction de la marchandise sur le marché national. Notre interlocuteur ajoutera : « c’est la chute du prix des viandes blanches survenue avant le mois de Ramadhan qui est à l’origine du problème. Elle a poussé un certain nombre d’éleveurs de poulets à jeter l’éponge. Les prix du marché étaient tellement bas qu’ils y ont laissé des plumes et ont décidé de fermer boutique. Le prix du kilo de poulet était descendu jusqu’à 220 DA/kg, en raison du surplus de production de poussins, ce qui avait cassé les prix sur le marché. Du coup, le prix de vente a dégringolé presque à hauteur du prix de revient qui est à hauteur de 160 DA/kg. Ce qui a amené certains éleveurs à vendre à perte leurs productions. Cela a fini par les mettre sur la paille ». Selon un autre éleveur, propriétaire d’un poulailler à Ouadhias, les raisons de cette hausse des prix est également imputable aux fortes chaleurs des mois de juillet et août. « Il n’y a que les éleveurs qui ont les moyens techniques, à savoir des humidificateurs ou ventilateurs, qui ont pu traverser cette période de grandes chaleurs sans trop de dégâts. Pour les autres, les pertes sont énormes, notamment les débutants qui se sont fait prendre au piège ». Notre interlocuteur soulignera : « malgré la suppression de la TVA sur l’aliment des poussins, le prix des médicaments et du gaz, utilisés dans les poulaillers, demeurent très élevés et reviennent trop cher aux éleveurs ». Il ajoutera : « la chaleur tue les poulets en très grands nombres. A mes débuts, je me souviens avoir perdu entre 300 et 400 poulets par jours. Alors depuis, je ne prends plus de risques. J’arrête carrément mon activité pendant l’été et c’est ce que font beaucoup d’éleveurs. Ils reprennent pour la plupart en septembre ou octobre et cela fait baisser les prix automatiquement…». A noter néanmoins que le poulet s’était vendu, à la même période l’année dernière, entre 410 et 420 DA/kg. La dinde était quant à elle à 400 DA/kg, alors qu’actuellement elle fait  420 DA/kg. Le prix des œufs n’est pas en reste, il passe de  250 à 300 DA le plateau, et de 09 à 10 DA l’unité.

Karima Talis

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