La fripe a la peau dure…

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Après la restauration et les fast-foods, l’habillement en tout genre est l’activité qui attire le plus grand nombre d’investisseurs.

Mais ces dernières années, un autre commerce s’est imposé. Il s’agit de la vente de vêtements d’occasion, communément appelée ‘’friperie’’.  La wilaya de Tizi-Ouzou connaît depuis quelques temps déjà une expansion de cette activité. Des boutiques proposant des vêtements et des chaussures usagés poussent comme des champignons. Dans un passé récent, on ne trouvait ces boutiques que dans les lieux les plus isolés des villes. Il fallait sillonner les petites ruelles pour espérer découvrir une friperie. Des commerces qui se faisaient discrets, comme les clients d’ailleurs. Mais désormais, même les grands boulevards sont investis par ces commerces.  Comme les boutiques des grandes marques, ils se disputent les faveurs d’une clientèle de plus en plus nombreuse. En effet, ce commerce, dans un premier temps destiné aux toutes petites bourses attire désormais toutes les catégories sociales, même les plus aisées. A la recherche des bonnes affaires, des prix bas et de la qualité on ferme facilement les yeux sur l’origine de la marchandise. « Dans les boutiques réservées à la fripe, on a vraiment le choix. En plus de la qualité qui est assurée, les prix sont parfois dérisoires. Comment alors ne pas être tenté ? », nous dit Samia, jeune enseignante. 

Qualité et prix, la fripe le refuge idéal

C’est d’ailleurs là l’une des raisons pour lesquelles le consommateur est attiré par les effets vestimentaires proposés par ces commerçants. D’autant plus que les prix affichés par les boutiques du neuf ont tendance à faire fuir les acheteurs. « Il y a aussi le fait que l’on a plus de choix dans ces friperies. On y trouve des articles de marques et des modèles très variés. Le développement de ce commerce est de plus en plus palpable à Tizi-Ouzou, ces dernières années. Et ce n’est assurément pas la loi de finance complémentaire de 2010, interdisant l’importation de ce genre d’articles, qui y mettrait un terme, ou diminuerait le développement. La question qui subsiste c’est l’origine de tous ces vêtements proposés aux clients. Même les vendeurs gardent pour eux cette information. Un secret de polichinelle qu’ils enveloppent de réponses évasives. « C’est de la bonne qualité car provient de Turquie », nous diront certains. La contrebande et le commerce informel, via les frontières, sont à vrai dire les principales origines des articles proposées. A en croire une source, auprès de la direction du commerce locale, c’est à Tébessa que ce commerce prolifère le plus. Dans des espaces spécifiquement réservés à l’échange et acquisition de la marchandise,  les affaires se concrétisent. Le processus est simple. Pour le plus offrant, des balles d’environ quinze kilogrammes chacune, seront réservées. Pour ce qui de leurs contenus, c’est autre paire de manches et la surprise est parfois maintenue jusqu’à l’ouverture, dans la boutique de vente.

«La faute à la contrebande»

Pour faire fleurir un peu plus leur commerce, certains vendeurs n’hésitent pas à tenter d’autres modes pour se procurer la marchandise. En effet, cette information que nous tenons d’un des vendeurs fait état de l’achat de certains effets auprès d’autres citoyens. Côté réglementation, cette activité commerciale est considérée comme toute autre activité même si les lois la régissant ne sont pas très claires. L’autorisation de commercialisation est facilement attribuée. La direction du commerce elle-même, pour ces contrôles de routine, n’exige qu’une facture d’achat, le registre de commerce et un certificat d’état. Ce dernier étant un certificat sanitaire justifiant le traitement des vêtements avant la mise en vente. C’est ce que nous a d’ailleurs confirmé le directeur du commerce de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Doguemane Akacha, interrogé sur la question. Mais là encore, il s’agit de formalités pas systématiquement respectées. Par exemple le non respect de l’interdiction de mise en vente de certains articles. Il s’agit des sous vêtements homme, femme et enfant. Ces articles sont en effet strictement interdits de vente par la loi. Mais la loi n’est pas réellement appliquée. En effet, des sous vêtements en tous genres se vendent facilement, au vu et au su de tout le monde, dans certaines friperies. Le marché de Draâ Ben Khedda en est le parfait exemple. Mais également certaines boutiques du chef-lieu de la wilaya et à la nouvelle ville de Tizi-Ouzou. Quoi qu’il en soit, la friperie continue de faire l’affaire et la joie des petites bourses, notamment en cette veille de L’Aïd Al Adha. 

Tassadit. Ch.

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