La fondation Mustapha Bacha est née

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À l’initiative de la famille Bacha, une fondation qui porte le nom de « Mustapha Bacha » a été officiellement mise en place, hier après-midi, lors d’une assemblée générale qui a réuni les membres de la famille de ce grand militant des causes justes, ainsi que ses amis, au niveau du salon d’honneur de la Maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Une cérémonie a été organisée au niveau de la grande salle de cette enceinte culturelle. Elle s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, notamment les membres de la famille Bacha, Ouahab Ait-Menguellet, maire de Tizi-Ouzou, El-Hadi Ould Ali, directeur de la culture de Tizi-Ouzou, ainsi que des élus et l’ensemble des amis, camarades de lutte et compagnons de Mustapha. D’emblée, Karim Bacha, frère de Mustapha, dira que « cela fait une année depuis que nous souhaitions de mettre en place cette fondation. Voilà arrivé le jour où ce souhait s’est concrétisé. Nous allons pouvoir mettre en place cette fondation qui portera le nom de mon frère et ce sera de manière légale ». Par la suite, il a procédé à la lecture de la biographie de ce grand homme qui a marqué l’histoire grâce à son militantisme et l’intérêt qu’il portait à la l’identité et à la culture amazighes. Il ajoutera : « Nous avons choisi cette date pour pouvoir non seulement rendre hommage à Mustapha, mais également à tous les martyrs du 5 octobre 1988. Je citerai, à cet effet, Kamel Amzal, première victime de la démocratie, décédé le 2 novembre 1982 à la faculté de Ben Aknoun ».  Lors de cette cérémonie, une minute de silence a été observée à la mémoire de l’ensemble des martyrs de la démocratie tombés lors des événements du 5 octobre 1988. Poursuivant son allocution, Karim Bacha indiquera que, malgré sa disparition, Mustapha est toujours parmi nous grâce à son combat, hérité par toute une génération, aujourd’hui. En marge de l’assemblée générale constitutive qui s’est tenue dans le salon d’honneur, en présence des membres de ladite fondation et d’un huissier de justice, un spectacle a été animé par la troupe Debza, dont l’un des membre nommé Merzouk, ami de Mustapha, précisera : « Nous sommes là pour rendre hommage à mon ami Mustapha. Car c’est la moindre des choses pour un homme qui a sacrifié sa vie pour défendre les causes justes ». Un autre ami de Mustapha ajoutera : « Il n y aura jamais une autre personne comme Mustapha. Il est unique en son genre. C’est un grand homme politique. Il ne fait peut-être plus partie de ce monde, mais nous poursuivrons son combat. Les futures générations, ainsi que ses petits enfants porteront le flambeau ». Idir Benyounès, pour sa part, expliquera que « Mustapha n’est pas qu’un simple ami où un militant comme les autres, mais plutôt un grand frère. Vous êtes fiers de connaître certaines personnes dans votre vie. Dans mon cas, je peux vous dire que je ne peux qu’être fier de l’avoir connu. De plus, je l’ai vu la veille de son décès. J’apprenais beaucoup auprès de lui. C’est l’image que j’ai gardé de Mustapha ». Cette commémoration s’est poursuivie avec le témoignage des membres de la famille et des amis de Mustapha. Ils ont, chacun à son tour, témoigné sur le parcours exceptionnel qu’à eu ce grand militant. Un autre membre de la famille, en l’occurrence Saïd Bacha, conclura, avant de céder la scène à la troupe Debza, en relatant : « Mustapha était un grand homme politique. Lorsque je lui avais rendu visite à la prison de Berouaghia, je n’avais pas cessé de pleurer en le voyant. Alors, en me voyant dans cet état, il m’a dit de ne pas pleurer car il n’était pas un voleur, mais plutôt un militant de la culture Amazighe ». Pour sa part, Mme Larfi, une élue, a remis un bouquet de fleurs à la famille Bacha en reconnaissance du parcours du défunt et pour rendre hommage à cette grande icône qui a sacrifié sa vie pour le combat démocratique.

Samira Bouabdellah

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