Les étudiants en grève

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Le collectif des étudiants de la faculté de droit et des sciences politiques a procédé, la semaine dernière, à la fermeture, durant plusieurs jours, de l’administration de ladite faculté.

Cela pour dénoncer «l’absence de moyens nécessaires pour leur apprentissage et la sourde oreille des responsables », a-t-on appris auprès d’étudiants ainsi que de membres du comité de l’institut des sciences juridiques.En effet, ces étudiants relatent qu’ils ont, après concertation, fermé l’administration depuis le 3 décembre dernier. L’un de nos interlocuteurs dira : « Nous avons bloqué l’accès au siège de l’administration mardi, mercredi et jeudi. Mais comme c’était le week-end, l’administration a profité de notre absence pour enlever les chaînes avec lesquelles nous avions fermé la porte principale ». Un membre du comité des étudiants de l’institut des sciences juridiques expliquera que « malheureusement, ces dernières années, l’université Mouloud Mammeri est devenue tout sauf un appareil de formation ». Selon notre interlocuteur, une plate-forme contenant les points essentiels de leurs revendications a été déposée au niveau de l’administration, mais en vain. Cette plate-forme de revendications, dont nous avons une copie, contient trois volets, pédagogique, social et sécuritaire. Parmi les points essentiels, nous citerons, entre autres, « l’assurance du CAPPA pour toutes les promotions, l’augmentation du nombre d’options et de places aux concours du Magister et du Master, la mise à la disposition des étudiants du journal officiel sur le serveur internet, l’organisation de séminaires et de colloques au niveau de la faculté l’amélioration des salles de TD, le réaménagement de la salle de lecture, la réouverture du foyer, ainsi que le renforcement en matière d’agents de sécurité par des APS, le contrôle systématique des cartes au niveau des deux accès au département, l’installation d’abribus et le recrutement d’un chef de quai ».

Administration bloquée 

«Nous avons invité les responsables pour discuter. Le doyen a répondu présent, mais le recteur n’est pas venu. Malheureusement, à chaque fois, il fuit le débat. Il refuse de communiquer avec les étudiants », regrettera un membre dudit comité en poursuivant : « Nous ne réclamons que nos droits. Nous leur avons transmis une plate-forme de nos requêtes. Mais rien n’a été fait. Je tiens à signaler qu’il y a absence totale de volonté de la part des responsables, qui ont contribué à la faillite de cet appareil de formation ». La même personne précisera que, mercredi dernier, lui et ses camarades se sont déplacés au niveau de la faculté Mouloud Mammeri à Tizi-Ouzou pour remettre une invitation à M. Hannachi, le recteur, qui les aurait invités à se réunir dans son bureau. Chose que ces étudiants avaient refusée. « Nous tenons à ce que le recteur se déplace à Boukhalfa pour voir dans quel état est notre faculté. Mais également pour s’entretenir avec les étudiants. Nous ne voulons plus de réunions avec eux. Maintenant, nous leur demandons de prendre en charge nos revendications dans les plus brefs délais », indique notre interlocuteur. « C’est malheureux. Les juristes dans notre pays ne sont pas respectés à leur juste valeur. La preuve, il n’y a qu’à voir les conditions dans lesquels nous étudions. Il n’y a aucun climat de savoir », dénoncera un autre membre du même comité en s’interrogeant : « Où est passé le budget alloué à la faculté de droit et des sciences politiques ? ». Il ajoutera : « En tant qu’étudiants, nous voulons avoir plus d’informations sur le budget alloué à notre faculté. Car, depuis des années, nous n’avons constaté aucune amélioration, c’est plutôt le contraire. Notre faculté est en dégradation continue. Nous sommes là pour étudier. Mais rien ne nous encourage à le faire. Vous imaginez, dans l’amphithéâtre nous étudions avec des parapluies les jours de tempêtes. Croyez moi, je ne sais pas si je dois me concentrer et noter ce que dit le professeur ou faire en sorte de ne pas se mouiller par ces gouttes d’eau qui nous tombe sur la tête ». Il conclura en affirmant qu’ils prévoient de fermer l’administration, dés aujourd’hui, dans le cas où le recteur décide de continuer à ignorer les étudiants, qui l’ont, à maintes reprises, sollicités. « La décision de procéder à la fermeture de l’administration est venu avec le cumul de plusieurs raisons qui ont conduit à situation actuelle de notre faculté », a-t-il conclut, en se demandant pourquoi le recteur, en tant que premier responsable, ne répond pas aux sollicitations des étudiants. 

Samira Bouabdellah

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