«Notre directeur est un tyran !»

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Les travailleurs de l’Entreprise publique de transport urbain de Bouira (ETUB) ont enclenché hier, une grève illimitée, dans le but de dénoncer leurs conditions de travail qu’ils qualifient de lamentables et surtout pour exiger le départ du directeur de leur entreprise. Ce dernier est qualifié par les employés grévistes de « dictateur ». Tôt dans la matinée d’hier, une vingtaine de travailleurs de cette entreprise publique ont observé un sit-in devant le siège de leur direction, sis au quartier des 140 logements. Pour certains contestataires rencontrés sur les lieux, leur mouvement de grogne est le résultat du « mépris » qu’afficherait le directeur à leur égard. « Ce monsieur doit partir ! C’est un véritable tyran et il n’a aucune considération pour son personnel », ont vociféré les employés interrogés. L’un d’eux soulignera le fait que leur responsable « mène l’entreprise à sa ruine». Djamel, un chauffeur de bus, dira également que depuis la désignation de ce directeur, plusieurs de ses camarades ont fait l’objet de mesures disciplinaires « injustes ». « Ce monsieur (le directeur, ndlr) manque d’expérience du fait de son jeune âge. Il se permet d’insulter les travailleurs ! Je le dis haut et fort, nous n’avons pas un directeur, mais un despote et nous refusons la tyrannie qu’il impose. Nous avons notre dignité », s’est-il indigné. Selon d’autres grévistes, leur mouvement comprend également des revendications socioprofessionnelles, telles que la revalorisation des primes, une augmentation de salaires, …etc. « Nous sommes unis et personne ne pourra nous deviser. Nous sommes prêts à camper ici s’il le faut, jusqu’à la satisfaction complète de nos doléances et surtout le départ définitif du directeur », ont-ils insisté.

Le directeur se défend 

Dans le but d’en savoir plus sur le sujet, attache a été prise avec le responsable de l’ETUB, M. Zouridi Hcene, qui dira : « Vous savez, dans toute entreprise qui se respecte, il doit y avoir un minimum de rigueur et de sérieux. Chose que j’essaie d’instaurer». Interrogé sur sa supposé «  tyrannie » envers ses employés, notre vis-à-vis s’est tenu à préciser : « Ces travailleurs grévistes ne représentent qu’eux-mêmes. Nous avons des éléments qui veulent travailler et qui sont empêchés pas ces individus ». Et d’enchainer en notant : « Lors de mon installation, j’ai trouvé une entreprise à la dérive. C’étaient des employés qui faisaient la loi. Bref, c’étaient l’anarchie totale. Peu à peu, j’ai tenté de remettre de l’ordre dans l’entreprise. Cependant, les vieilles habitudes ont la peau dure… ». Par la suite, M. Zouridi indiquera que certains employés n’ont aucune notion de la vie d’entreprise, ni des règles qui la régissent. « On se permettait de venir travailler en tenue civile, les horaires de travail n’étaient nullement respectés sans parler de la dilapidation de matériel. A cela, j’ai dit stop et j’assume ma politique de redressement. Car, je ne fais qu’appliquer la réglementions en vigueur », assure-t-il. Autre point soulevé par les protestataires, celui relatif à de supposé licenciements abusifs. Cette accusation a été balayée d’un seul revers de main par M. Zouridi. « Je n’ai absolument rien à y voir. Il y a un conseil de discipline qui prend les sections qu’il juge justes et proportionnées», dit-il. Questionné sur les revendications salariales, notre interlocuteur s’est dit « conscient » des efforts qui restent à faire, tout en notant le fait que ce point va être discuté prochainement. « Nous sommes en train de préparer une nouvelle grille de salaires qui va être adoptée incessamment », conclura-t-il.  

Ramdane. B.

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