Le discours moralisateur de Benflis

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Ali Benflis était, hier vers 16h30, à la salle omnisports du chef-lieu de wilaya de Boumerdès pour animer un meeting, en vue de l’élection présidentielle du 17 avril prochain.

En ce quatorzième jour de campagne, l’ex-chef de gouvernement, qui s’est contenté de l’entonnement des deux premiers quatrains et d’un seul refrain de l’hymne national, a lâché deux colombes dans la salle, avant d’entamer son discours, sous les applaudissements de l’assistance. «J’aime, comme vous tous, cette Algérie, sa Casbah, ses plaines et ses hauts plateaux, mais cette Algérie là que Moufdi Zakaria défendait est maintenant malade, triste », a-t-il dit d’emblée. « Faut-il la Laisser », s’est-il interrogé. «Absolument pas !», lui répond un groupe de jeunes. L’orateur, s’adressant alors à ces derniers, dira que c’est leur avenir, justement, qui est en jeu. Usant d’un langage moralisateur, soutenu, à intervalles réguliers, par des vers de Mohamed El Aïd Al Khalifa ou de Ben Badis, il exhortera, à travers ce meeting, la jeunesse algérienne, qui constitue plus de 75% de la population, à rompre avec la Harga et les autres fléaux sociaux. «En tant que jeunes, vous aspirez à des postes d’emploi stables et mon programme prévoit de créer un climat d’affaires favorisant réellement l’investissement dans les différents secteurs économiques», ajoutera-t-il sommairement. Sans enchaînement apparent, Ali Benflis établira, ensuite, une comparaison entre la gestion de l’Algérie d’aujourd’hui et celle des années 1970, avec comme exemple la réussite de la réforme sportive. «N’y a-t-il pas une nette différence entre l’équipe de football de 1982, composée presque totalement de joueurs nationaux et celle des dernières années dont les éléments sont en majorité formés à l’étranger», s’interroge-t-il en promettant la réalisation, dans chaque commune d’au moins 10 000 h, de deux stades en pelouse synthétique, l’un pour le sport d’élite et l’autre pour le sport de masse. Rappelant les effets du séisme d’il y a dix ans, dans cette wilaya, il notera que les chalets, construits en nombre très important, n’ont qu’une durée de vie de cinq années et qu’il faudrait donc un plan spécial de relogement. Il appellera, évidemment, à voter pour lui, en précisant qu’il n’y aura guère de place à la fraude.

Salim Haddou

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