Le mea culpa «familial» du FFS

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Le Front des Forces Socialistes a reconnu le recul de sa formation dans les résultats obtenus, lors du scrutin partiel du 24 novembre dernier par rapport aux échéances électorales précédentes. C’est la conclusion qui a sanctionné les travaux du conseil fédéral extraordinaire tenu par le parti de Hocine Ait Ahmed avant-hier à Tizi-ouzou, dans le but de faire le bilan de la dernière consultation électorale.Cette réunion, assimilée à une rencontre d’audit, a été présidée par le premier secrétaire national, M. Laskri, assisté de MM. Tabbou et Lemdani, chargés respectivement de l’information et des finances. L’ensemble des représentants des sections locales du FFS, ainsi que les directeurs de campagne, ont été entendus par les membres du secrétariat national sur leurs bilans de campagne, et les raisons de la débâcle du parti enregistrée à l’issue du scrutin dernier.Sur les 67 communes de la wilaya de Tizi-ouzou, le FFS n’a pas réussi à établir des listes de candidatures, que dans 62 municipalités des quelles il n’a obtenu que 27 mairies dont seulement 8 APC à majorités absolues. L’Assemblée populaire de wilaya a failli également lui échapper, n’était son alliance avec le Parti des travailleurs et le report des voix de l’alliance FLN-RND. Autant dire que les statistiques des partielles, ne sont nullement reluisantes pour le plus vieux parti de l’opposition qui s’interroge également sur le plus fort taux d’abstention ayant atteint près de 70%. Le FFS, a ainsi estimé que ce taux d’abstention a joué en sa défaveur d’où il faut tirer des enseignements sans pour autant nier les failles ayant caractérisé la gestion des municipalités durant le mandat précédent par les élus du parti.Le parti d’Aït Ahmed n’a pas digéré sa défaite à Aïn El Hammam, son fief naturel par excellence. Le candidat tête de liste dans cette commune ainsi que le directeur de campagne ont été longuement auditionnés — plus d’une heure de temps consacrée au cas de l’ex-Michelet —Les deux militants ont mis en avant la “gestion catastrophique” de la commune, par l’ex-maire issu de leur parti, durant le mandat précédent. Celui-ci est accusé par le candidat tête de liste de “manque de retenue à l’égard des administrés” puisque “il prenait du whisky dans son bureau”. Quant au directeur de campagne, il reprochait à l’ex maire de sa commune sa «gestion hasardeuse» dans les dépenses. “La population de Ain El Hammam a été abasourdie, après l’achat d’un mini-bus accidenté, par ce même maire, facturé à 319 millions de centimes”, a-t-il encore déclaré. L’audition a conclu à la sanction infligée par les citoyens de l’ex-Michelet au parti. Le mea culpa “familial” du FFS, renseigne sur le malaise interne postélectoral qui caractérise le parti. Cela s’étaye par les révélations de Laskri au sujet de cinq listes de candidature imposées par le secrétariat national (liste de Tizi Ouzou et d’Azazga entre autres), alors que l’autonomie avait été donnée aux sections locales pour confectionner leurs propres listes. A ce sujet, les représentants des sections locales et les directeurs de campagnes ont mis en avant les querelles intestines enclenchées pendant l’établissement des listes et durant la campagne par les recalés de la course électorale. Abordant le cas APW de Tizi-ouzou où M. Aissat a été élu président grâce à l’apport des voix du PT, du FLN et du RND, le premier secrétaire national a nié l’existence d’alliance avec le parti de Belkhadem. M. Laskri a avoué le recours à “l’arrangement arithmétique dans l’intérêt de la wilaya”. Ce qui n’est pas sans laisser supposer que le FFS céderait soit sur le poste du premier vice-président et de certaines commissions au sein de l’APW au profit du FLN, soit sur le poste de sénateur au profit de Slimane Kerrouche, la consigne aurait été passé entre l’ensemble des élus municipaux du parti d’Ait Ahmed.

M.A.T

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