Recueillement sur les tombes de Lounès Matoub et Guermah Massinissa

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Deux recueillements ont été organisés, hier, à l’occasion du 34ème anniversaire du Printemps berbère d’avril 1980, à l’initiative de la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou et du mouvement associatif local.

Le premier fut sur la tombe du chantre amazigh, militant de la première heure de la cause identitaire, de la démocratie et des causes justes, feu Lounes Matoub, lâchement assassiné par une horde terroriste en 1998, et le second sur celle du jeune Massinissa Guermah, première victime du Printemps noir. En effet, des dizaines de personnes, entre artistes, animateurs du mouvement associatif, fans du chantre, politiques et cadres de la culture, se sont rendus, hier, à Thaourirth Moussa, village natal de feu Matoub Lounes, et à Agouni Arous, dans la commune de Béni Douala, village natal de ce jeune lycéen tué à l’intérieur des locaux de la brigade de la gendarmerie, le 18 avril 2001, le premier d’une longue série de victimes qui a endeuillé la Kabylie et dont les plaies ont mis des années à se cicatriser. Après une minute de silence, observée à la mémoire de toutes les victimes de la démocratie et celles du printemps noir, M. Ould Ali El Hadi, directeur de la culture de la wilaya a procédé au dépôt des gerbes de fleurs sur les tombes des défunts. D’autres recueillements sont au programme de la direction de la culture, pour la journée d’aujourd’hui, ils s’effectueront au niveau des villages natals du troubadour Si Muhand U M’Hend, d’Amzal Kamel, Cherif Kheddam, Tahar Oussedik, Rachid Tigziri, et Khelifati Mohand Amokrane.

Par ailleurs, les festivités commémoratives d’avril 1980 se poursuivent dans les différentes localités de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’initiative d’associations comme celle de «Ti3winin» du village de Bouzeguene qui a mis sur pied un programme de deux jours à la hauteur de cette célébration hautement symbolique. Le programme d’activités de ladite association a commencé avant-hier, par un rassemblement à «Tahemalt» et un recueillement sur la tombe de l’artiste M’Henni Amroun. Une conférence a été animée par Arezki Abbout, militant de la cause berbère et ancien détenu du mouvement d’Avril 80. Suivront des témoignages d’amis et artistes de la région de Bouzeguène et une pièce de théâtre intitulée «Abandu», présentée par la troupe de théâtre du village Sahel. Au programme de la journée d’hier, un concours de «dictée» en langue Amazighe et l’instauration du prix «Amroun M’Henni» ont constitué l’essentiel des activités. Une visite guidée au musée d’art traditionnel de Challal Ahmed a été initiée par les organisateurs. Trois pièces de théâtre en Tamazight ont été au programme, toujours durant la journée d’hier, la première intitulée «Awerd Aweded» fut présentée par l’association culturelle «Adrar Nath Qdi3», la deuxième et la troisième :«Ulac Zhu di Laxart» et «Ilehqad Zhir » furent, quant à elles, proposées par la troupe de théâtre «Aserhu», du village Mehaga, au grand bonheur des amateurs du quatrième art.

Karima Talis

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