Un élu FFS exclu du parti

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Un élu FFS à la mairie de Ouaguenoun a été radié du parti, hier. L’exclusion de Mohamed Smaïl du FFS a été rendue publique via un « avis à la population », signé par le secrétaire fédéral aux élus du FFS. Dans le document en question, les instances du parti de Hocine Aït Ahmed ne donnent aucune raison de l’exclusion de cet élu des rangs de leur formation politique, ni n’ont fait référence à la qualité de la sanction. « Nous informons la population que monsieur Smaïl Mohamed, élu à l’Assemblée populaire communale de Ouaguenoun, ne représente plus le Front des Forces Socialistes et que toute action qu’il entreprend n’engage pas notre parti », est-il écrit dans le document parvenu à notre rédaction. Contacté pour connaître les motivations d’une telle décision, une source très proche de la Fédération de Tizi-Ouzou nous a indiqué que « M. Smaïl a été exclu des rangs du parti pour avoir mené campagne en faveur de la réélection d’Abdelaziz Bouteflika, lors de la présidentielle passée ». Notre source précise que « les instances du parti, à savoir la section de Ouaguenoun et la Fédération de wilaya, l’ont rappelé à l’ordre en lui faisant comprendre qu’en sa qualité de militant et d’élu du FFS, il n’est pas dans son rôle de faire campagne pour Bouteflika ».

Mohamed Smail rétorque : «Je n’ai pas été exclu, c’est  moi qui ai démissionné »

Mohamed Smaïl, que nous avons pu joindre, hier au téléphone, n’a pas mâché ses mots pour tirer à boulets rouges sur les responsables de son désormais ex-parti. « Je n’ai pas été radié du FFS, c’est moi qui les ai laissés tomber, comme ils ne cessent de le faire avec leur base militante », a rétorqué le concerné. « Oui, j’ai fais campagne pour Bouteflika, et je l’assume. Et si c’était à refaire, je le referais encore, car je suis convaincu de ce que je fais. D’ailleurs, je suis entrain de mener un travail sur le terrain pour promouvoir le programme du président », a tenu à préciser M. Smaïl. Celui-ci n’a pas été du tout tendre à l’égard de ses anciens camarades du FFS qu’il accuse d’avoir « laisser tomber et ignoré des militants qui souffraient de situations difficiles ». « Comment voulez-vous continuer à militer au sein d’un parti qui laisse ses militants sur le carreau », citant un militant décédé après plusieurs mois d’hospitalisation. « Lors de son hospitalisation, qui a duré plusieurs mois, il n’a reçu aucune visite des instances du parti, et le jour de son enterrement, j’ai dû constater que toutes les personnalités politiques locales, de divers courants politiques, étaient présentes, sauf celles de notre parti », regrette, non sans peine, notre interlocuteur, qui justifie son retrait par des considérations humaines et politiques. « Je n’ai même pas songé à remettre ma démission, je me suis juste écarté d’eux, et ça devrait suffire pour qu’ils comprennent que nous ne sommes pas des niais », a conclu Mohamed Smaïl.

M.A.T.

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