La “mort politique” de Belkhadem

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Dans le sillage des décisions prises, hier, à l’occasion du Conseil des ministres qu’a présidé le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, il a été décidé de « mettre fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem en sa qualité de ministre d'Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu'à toutes ses activités en relation avec l'ensemble des structures de l'Etat », selon l’APS qui reprend une source émanant de la présidence de la République.

Ce n’est pas tout: la même source indique que  » contact a été pris avec M. le secrétaire général du Parti du Front de libération nationale (FLN) à l’effet de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures ».L’ancien secrétaire général du FLN et homme fort du pouvoir en sa qualité de conseiller spécial du président de la République et épisodiquement représentant de celui-ci dans les rencontres internationales, est, aujourd’hui à la faveur du décret présidentiel, un homme considéré comme persona non grata aussi bien à la présidence qu’au siège du FLN, après avoir occupé le poste de conseiller à El Mouradia et celui du premier responsable à Hydra. Il s’agit d’un véritable lâchage que Bouteflika a opéré à l’encontre de celui qui aspirait à revenir par la grande porte au sein du FLN. Et le mot n’est pas assez fort. Alors qu’on attendait de connaître les mesures prises pour la rentrée sociale et politique avec notamment la rentrée scolaire, le projet de loi des finances 2015, le projet de constitution, voilà qu’une dépêche annonce « la mort politique » de Abdelaziz Belkhadem, sans que les motifs ayant conduit à cette sanction n’aient été apportés. Voulant connaître les retombées de cette sentence au sein du parti, notamment auprès de Abderrahmane Belayat, le coordinateur du FLN, et non moins chef de file du groupe des redresseurs, celui-ci, après nous avoir poliment suggéré de le  rappeler pour avoir le temps de consulter « quelques camarades », a sans doute préféré ne pas prendre de risques d’émettre, à chaud, des déclarations à la presse. La sonnerie de son téléphone a longtemps retenti mais point de réponse. De son côté Boudjemaa Haichour, membre du comité central du FLN et adversaire politique notoire de Abdelaziz Belkhadem, s’est contenté quant à lui, de nous avouer qu’ « il est prématuré de spéculer sur la décision de  limogeage de Belkhadem par le président de la République et qu’il serait plus sage de convoquer une réunion d’urgence pour entériner le décret et procéder à son exclusion des rangs du parti », a-t-il indiqué comme toute réponse. De toute évidence, même si pour le moment les motifs du lâchage inattendu de Belkhadem par le président de la République restent méconnus, il est fondamentalement acquis que la lourdeur de la sanction qui lui a été infligée ne peut être que la conséquence d’un comportement jugé inacceptable. Les jours prochains apporteront,  très vraisemblablement,  des éclairages quand à la « faute commise » ou qu’il allait commettre …

Ferhat Zafane

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