La mairie cadenassée

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Des habitants d’Aït Ighil, relevant de la commune d’Agouni Gueghrane, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, ont procédé, hier, à la fermeture du siège de l'APC pour crier leur ras le bol contre «la marginalisation» dont ils estiment être victimes, comme le diront les protestataires, soutenus par les membres de la coordination des villages qui ont convergé vers le chef-lieu pour fermerla porte de la mairie, peu avant l’arrivée des employés.

Une banderole a été déployée sur le portail et l’on pouvait y lire : «Ait Ighil, un village enclavé oublié et marginalisé». Les contestataires ont dit que leur action a été décidée après moult réunions et concertations avec tous les villageois. Ils diront également qu’une plateforme de revendications a été transmise aux responsables locaux, depuis déjà belle lurette : «le problème ne date pas d’aujourd’hui», lança Djamel, l’un des protestataires. Document à la main, M. Nebri Mohamed Akli, porte-parole des villageois protestataires s’interrogera : «Quand nos revendications trouveront-elles un écho favorable ? L’attente a des limites, les responsables n’ont pas honoré leurs engagements». Notre interlocuteur affirme que le problème principal est le retard accumulé dans le revêtement de l’axe routier menant vers le village : «L’axe routier menant au village, environ de 3 km, se trouve dans un état déplorable. La circulation est devenue très difficile et les usagers sont aux abois». Le même délégué précisera que les travaux de revêtement de la première tranche furent pourtant entamés l’année dernière et que l’entreprise a déjà effectué la pose du tout-venant. «Mais depuis, l’entreprise n’a fait que dégrader encore plus la chaussée au grand dam des villageois et elle n’est plus revenue pour parachever les travaux de revêtement », expliquera-t-il. Par ailleurs, M. Nebri soulignera en outre que le maire a été interpellé à maintes reprises quant à la situation de ce projet, mais en vain, le projet n’a guère bougé. «Le P/APC avait été réceptif à nos doléances et nous avait promis de lancer les travaux au plus tard le 20 septembre». Notre interlocuteur ajoutera : «Nous lui avons transmis notre doléance quant au retard accusé ainsi qu’un préavis de contestation». Par la suite, le maire a envoyé une réponse au président du comité du village en date du 11 septembre 2014 (document en notre possession), dans lequel il leur disait : «En réponse à votre envoi sus référencié relatif à un préavis pour protestation, suite à l’abandon du projet de revêtement de la route menant au village, le retard causé dans la réalisation de ce programme, comme vous le savez, est dû au dysfonctionnement qu’a connu l’APC jusqu’au 5 juin dernier. Par ailleurs, l’entreprise réalisatrice a pris l’engagement de reprendre les travaux de revêtement durant la semaine allant du 14 au 20 septembre du mois en cours». D’autres réclamations ont été soulevées dans la plateforme de revendications des villageois, à savoir le problème d’eau potable, l’éclairage public, les travaux de l’unité de soins, la collecte des ordures ménagères, dallage des ruelles, clôture du cimetière… etc. «Le maire n’a pas honoré ses engagements c’est pour cela que nous sommes ici pour dire haut et fort, basta aux mensonges… Les habitants souffrent le martyr, on n’est pas là pour faire de la politique. Si nous sommes là c’est pour dénoncer cette mauvaise gestion», a conclu le délégué des villageois protestataires.

M.Z

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