Les étudiants du département de français protestent

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Les étudiants du département de langue et littérature françaises de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou sont en grève depuis mardi dernier, pour protester contre «les provocations et les intimidations quasi quotidiennes dont nous sommes victimes de la part de l’administration et de certains enseignants», nous ont-ils déclaré et pour dire «Non à la violation des franchises universitaires». En effet, les étudiants du département de français ne décolèrent en guise de soutien à une étudiante de 3ème année langue et littérature françaises, accusé de tricherie au cours d’un examen de rattrapage. En signe de protestation, les étudiants ont occupé le bureau du vice-doyen, bloqué le département de langue et littérature françaises, ainsi que l’administration de la faculté et boycotté le conseil de discipline de cette étudiante qui devait avoir lieu dimanche dernier. Un conseil qu’ils jugent «injuste et injustifié». «Cette ultime injustice est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», tonnera un membre du comité du dit département. «La convocation au conseil de discipline a été envoyé le 06 novembre et daté du 05, soit le jour même de l’incident. Il y a donc faux et usage de faux, car cette convocation a été envoyée jeudi et non pas mercredi pour un conseil de discipline qui devait avoir lieu le premier jour de semaine à savoir dimanche. C’est inconcevable!». D’après les contestataires, il y a une volonté de «bâcler ce dossier et de condamner l’étudiante le plus rapidement possible». «Cet épisode est juste la partie émergée de l’iceberg, le mal est plus profond», déplorent les protestataires ajoutant que « ça va du manque de considération à l’abus de pouvoir. Nous voyons de toutes les couleurs. Deux autres étudiants sont passés eux aussi en conseil de discipline la semaine dernière : l’un pour avoir demandé un stylo à son camarade pendant l’examen et l’autre pour l’avoir défendu auprès de l’enseignant qui n’a pas voulu l’écouter». Des revendications d’ordre pédagogique ont également été exprimées par les grévistes, entre autres le problème des étudiants en 3ème année LMD qui ont des modules en dettes : «Il n’y a pas de section décalée ou de groupe spécifique pour refaire ces modules et se préparer à en passer les examens à la fin de l’année», expliquent les étudiants protestataires. «S’il n’y a pas une réelle volonté d’arranger les choses et si l’administration continue à nous ignorer et à faire la sourde oreille, nous n’allons pas en rester là. Nous allons passer à la vitesse supérieure», menacent-ils.

Karima Talis

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