Le village Azounene, relevant de la commune d’Agouni Gueghrane, dans la daïra des Ouadhias, a été secoué par la nouvelle de l’apparition de la grippe porcine dans le hameau. Les faits remontent au 4 janvier dernier, lorsqu’une dame, répondant aux initiales B. M., âgée de 45 ans, a perdu la vie dans des conditions douteuses.
La vox populi a parlé dans un premier temps, d’intoxication au monoxyde de carbone et d’autres causes ont été colportées par la population locale. La victime qui a été évacuée par les éléments de la Protection civile des Ouadhias a, pour rappel, rendu l’âme avant même d’arriver à la polyclinique des Ouadhias. Une fois dans la polyclinique, le décès fut constaté. Son corps fut donc transféré au CHU de Tizi-Ouzou pour les besoins de l’autopsie. À l’annonce des résultats, la cause du décès est, selon nos sources, due au virus de la grippe porcine. Pour en savoir davantage sur ce sujet, nous avons questionné un responsable de la polyclinique des Ouadhias, qui nous dira : «À son arrivée dans notre établissement, la dame a déjà rendu l’âme. Elle a été transférée au CHU de Tizi-Ouzou pour les besoins de l’autopsie. Il s’est avéré qu’elle a été victime de la grippe porcine (H1N1). Son mari et ses 2 enfants sont hospitalisés au niveau du CHU de Tizi-Ouzou mais leur état de santé est en bonne évolution. Les services de la santé ont, dès l’annonce des résultats de l’autopsie, procédé à la vaccination des personnes vulnérables, à savoir les vieux, les malades chroniques, les femmes enceintes et tous ceux qui ont souhaité se faire vacciner. Le DSP et les responsables de la santé sont venus pour la mise en place d’un dispositif de prévention et de sensibilisation. Toutes les mesures sont prises et tous les moyens sont disponibles pour parer à d’éventuel cas et éviter la propagation du virus. Nous appelons la population locale à plus de calme, de respecter une bonne hygiène et de consulter en cas de complication». Rappelons que cette maladie est apparue aux USA en début du siècle dernier chez les porcs et s’est ensuite transmise à l’homme par le toucher et les voies aériennes. Un vaccin a été mis au point.
Le village ne panique pas pour autant
Pour connaître l’état d’esprit des villageois, nous avons effectué une virée dans la matinée d’hier, samedi, au village Azounene, où le transporteur par fourgon qui nous y a conduits indiquera d’emblée : «Nous continuons de travailler normalement et sans aucune inquiétude. Nous côtoyons les villageois sans aucune restriction. La rue parle de beaucoup de choses depuis la mort de la dame et depuis la campagne de vaccination mais depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre. Les services de la santé publique sont présents et font le nécessaire pour nous protéger. Nous leur faisons confiance ». Une fois au village, le constat ne prête à aucune inquiétude. Les gens continuent de vaquer à leurs occupations le plus normalement du monde et d’autres se sont attablés dans le café maure du village et jouent aux cartes et aux dominos comme si de rien n’était. Un membre du comité du village, M. Ouarab Mouloud, n’a pas tardé à nous aborder, il est vite établi que nous sommes étrangers au village. Celui ci en compagnie d’un groupe de villageois a répondu aimablement à nos questions : «La mort suspecte de la dame a été à l’origine de plusieurs commérages. Il faut dire surtout que cette dame de condition très modeste est déjà atteinte d’anémie et donc trop faible. La moindre grippe pouvait la tuer et c’est ce qui s’est passé. Lors de l’annonce des résultats de l’autopsie, il y a eu une certaine appréhension. Maintenant que les services de la santé ont procédé à la vaccination des personnes vulnérables, les gens ont presque oublié cette maladie. Comme vous pouvez le constater, les villageois vaquent à leurs occupations, d’autres sont au café maure et jouent aux cartes et aux dominos. Souhaitons que le mari de la victime et ses 2 enfants guérissent vite pour mettre un terme à cette histoire du virus de la grippe porcine».
Hocine T.