Accueil Évènement Salem Ould Slimane enterré à Aït Yahia

Militant de la cause berbère, il s’est éteint avant-hier à l’âge de 85 ans : Salem Ould Slimane enterré à Aït Yahia

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Décédé avant-hier, mardi, Salem Ould Slimane a été enterré hier mercredi, à Aït Anter, son  village natal, relevant de la commune d’Aït Yahia, à environ cinquante kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, en présence d’une foule nombreuse composée de villageois, de ses nombreux amis ainsi que des responsables de la culture et une délégation du HCA, représentée par Abdennour Hadj Saïd. C’est dire que le personnage jouit d’une grande estime auprès de la population. Dans la cour de la maison du défunt, nous avons remarqué la présence de nombreux citoyens anonymes, certains venus de très loin, qui s’étaient mêlés aux villageois pour rendre un dernier hommage au défunt Salem Ath Slimane, comme l’appelaient les siens. Inconsolable, sa fille nous fait un bref résumé de sa biographie. Nous apprendrons que feu Da Salem est né en 1930 et fréquenta l’école d’Aït Hichem, l’une des premières écoles construites dans la région. Militant engagé c’est au sein de l’académie berbère, alors qu’il était émigré en France, qu’il côtoya Bessaoud Mohand Arav et bien d’autres figures de la cause amazigh pour laquelle il n’a jamais cessé de militer. Une délégation, forte d’une dizaine de personnes, venue spécialement de Tizi-Ouzou en bus loué par la direction de la Culture de Tizi-Ouzou, a tenu à saluer la mémoire de cet homme qui n’a jamais cessé d’activer pour l’immortalité de Tamazight, par son combat au sein de l’académie berbère « agraw Imazighen ». Un membre de la délégation dira : « Nous rendons un grand hommage à cet homme qui s’est sacrifié pour la culture amazighe qui vient de perdre un de ses piliers ».  

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Abdenour Abdeslam, écrivain, dont le village natal est mitoyen de celui du défunt, nous dira : « Da Salem était l’un des derniers membres de l’académie berbère à disparaître ». Il emprunte une phrase que le défunt répétait à l’envie « rebbi dheg ghenni, thamazighth dhi lqâa » (Dieu est au ciel et Tamazight sur terre) pour montrer son attachement à sa langue maternelle. « Il a été notre conseiller que nous consultions souvent. » Ses voisins du village ne tarissent pas d’éloges envers cet homme de culture qui a vécu en France jusqu’à 1978, avant de revenir  finir ses jours au village qui l’a vu naître. Il continua d’exercer le métier de maçon, non sans perdre de vue son attachement à Thamazight dont « il parlait avec passion jusqu’à la fin de ses jours », nous dit une jeune du village. L’enterrement du défunt eut lieu non pas au cimetière du village mais dans son jardin, situé en contrebas de sa maison.

A. O. T.

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