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Passe d’armes entre le syndicat et le directeur : CFPA de Seddouk En conflit depuis quelques jours

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Une grève d’une journée a été observée, avant-hier, par les travailleurs affiliés à la section syndicale UGTA du CFPA de Seddouk. Benseghir Amin, leader de ce mouvement de grève en tant que premier secrétaire de la section syndicale locale, a bien voulu nous communiquer les raisons qui ont mené à ce débrayage d’une journée.

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«Il est inadmissible que le directeur du CFPA de Seddouk dit que l’UGTA est une honte. Pour nous, c’est une insulte d’une extrême gravité à l’encontre de son créateur, le chahid Aissat Idir, de Abdelhak Benhamouda, son successeur, et de tous ceux qui se sont sacrifiés pour ce syndicat afin d’arracher les droits des travailleurs. Un directeur n’a pas le droit de semer la zizanie entre les travailleurs. La sagesse lui recommande de laisser à chacun le libre choix d’adhérer au syndicat qui lui convient. Nous demandons à ce que cessent les harcèlements et pression qu’exerce ce directeur sur les adhérents de notre section syndicale que nous avons créé pour la défense des droits universels des travailleurs. Depuis mon arrivée dans ce centre en 2012, je constate que les dépassements du directeur sur les travailleurs sont devenus légion. Ce sont, d’ailleurs, ces dépassements qui nous ont poussés à créer une section syndicale pour défendre les malheureuses victimes dans la liste ne fait que s’allonger. Nous avons attendu d’avoir 12 adhérents comme le stipule la loi syndicale pour la créer. Nous agissons dans la légalité absolue. Vous avez remarqué quand le directeur a déchiré les avis de grève collés sur les murs. Est-ce un dépassement devant la presse ou pas ?» s’est époumoné notre interlocuteur qui n’a pas mâché ses mots en s’attaquant aux manœuvres de ce directeur, et il dira dans ce sens : «Les licenciements et les redéploiements abusifs ainsi que la mauvaise distribution des logements n’auront plus court dans notre centre, car notre syndicat veillera à ce que les choses se fassent dans les règles de l’art et tout manquement sera dénoncé», a-t-il ajouté. Fodil, un enseignant PEP, lui emboita le pas pour parler de son cas. «Depuis l’arrivé de ce directeur, pour une affaire personnelle entre nous, il m’a déchargé de toute fonction. Je perçois un salaire sans exercer la moindre activité. J’ai supporté cette injustice parce que je n’avais pas où me plaindre. Mais hamdoullah, dès que j’ai su qu’une section syndicale sera mise sur pied, sans réfléchir, j’ai couru faire une carte. Il y va de mon intérêt et j’ai hâte à ce que cette injustice que je subie s’arrête et que je sois rétabli dans mes droits. J’ai 27 ans de service dans ce centre», s’est révolté cet enseignant qui n’est pas un cas isolé puisque Khedri Mohamedi se plaint, lui, d’un acte raciste qu’il n’arrive pas à oublier. «Je suis Batnéen et cela fait trois ans que je suis à Seddouk, d’ailleurs je parle bien le Kabyle. Je suis un PSEP en électronique industriel et notre directeur en plus d’un harcèlement quasi quotidien, il a osé des propos raciste me traitant d’étranger dans mon pays. Nous travaillons dans des conditions lamentables et la section syndicale de l’UGTA que nous venons de créer est venue à point nommé pour la défense des droits de tout un chacun dans ce centre», a-t-il indiqué. La liste des intervenants est clôturée par Naït Kabache Khaled, un gardien de nuit qui dit avoir attrapé une dépression à cause des dépassements incessants du directeur sur sa personne. «En lui refusant de travailler dans son logement personnel, le directeur m’a fait subir des misères en allant même, sans me donner les raisons, de me changer de poste arbitrairement me mutant du poste de gardien de nuit à celui de gardien de jour. À cause d’une dépression qui m’a forcé à un congé de maladie de 6 mois, le directeur allait chez le contrôle médical pour dire au médecin du travail que je suis en bonne santé et c’est le médecin en personne qui me l’a dit. Un collègue à moi est devenu carrément fou et il est à son huitième mois de congé de maladie. Avec toutes ces misères qu’il nous fait subir, il fait tout pour que nous n’ayons pas une section syndicale pour la défense de nos droits. Nous l’avons contre vent et marée imposée. C’est là notre victoire. Sans elle, nous n’aurons pas cette possibilité de dire ce qui nous est arrivé dans ce centre», a fait savoir notre interlocuteur. Nous avons consulté aussi Chekar Zoubir, le directeur du centre, qui a livré sa version. «La réglementation est claire. Il faut 20% d’adhérents au sein des travailleurs pour la création d’une section syndicale, or, cette section est créée par cinq personnes. Et encore parmi ces syndicalistes, deux ont écopé de sanctions disciplinaires. L’une des affaires pourrait même aboutir en justice du fait que l’enseignant mis en cause a examiné un apprenti qui est absent à l’examen. L’autre affaire concerne une ligne Internet que j’ai refusée à un enseignant qui voulait la brancher dans sa chambre. Pour ce qui est de Naït Kabache, il a refusé le poste de gardien de jour parce qu’il travaillait dans la journée ailleurs comme maçon. Je lui ai interdit aussi de venir en claquettes et survêtement au travail», a fait savoir le responsable du centre.

L. Beddar

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