« Jamais de ma vie je n’ai chanté devant une salle vide, sauf aujourd’hui (mercredi, ndlr) à Bouira », tels étaient les propos de la star de la chanson kabyle, Massa Bouchafa, quelques minutes avant son spectacle à la Maison de la culture Ali Zaamoum de Bouira.
En effet, c’est une Massa Bouchafa vexée et en colère contre les organisateurs de cet évènement, à savoir la Direction de la culture de Bouira, que nous avons rencontrée mercredi dernier. Et pour cause, le concert de la Diva de la chanson kabyle est complètement passé inaperçu, faute de communication de la part des services concernés.
Son mari, M. M’hend Bouchafa, était partagé entre le sentiment d’incompréhension et de colère lui aussi. A la question de savoir comment explique-t-il cette faible affluence du public, il a répondu : «Je ne sais pas, je suis comme vous (médias), je viens d’arriver (…). Je ne saurai vous dire s’il y avait une défaillance en matière de communication, s’il y avait des affiches ou pas. Je ne comprends pas. Apres le concert, on va tirer cela au clair», a-t-il déclaré devant M. Nacer Terrad, le chargé de communication au niveau de la Direction de la culture de Bouira.
Ce dernier était pris d’une gêne terrible et «grillait» cigarette sur cigarette. Il essayait de «minimiser» la catastrophe, mais en vain ! La grande et immense star Massa Bouchafa se produira devant une… cinquante de spectateurs, c’était tout simplement impensable. «On a fait des affiches, on les a collées un peu partout», dira M. Terrad. Néanmoins, les «efforts» du chargé de communication de la direction n’ont pas été suffisants pour attirer le public.
À dire vrai, des affiches ont bel et bien été placardées, mais aux abords de la Maison de la culture seuls. D’ailleurs, les médias censés faire «circuler» l’information n’étaient pas au courant de cet évènement. De son côté le directeur de la culture de Bouira, M. Bouhired, a juré par tous les saints que pas moins de 700 invitations ont été envoyées. «J’ai envoyé 700 invitations ! Peut-être l’horaire (17h) ou la période des vacances ont joué en notre défaveur», a-t-il tenté d’expliquer ce fiasco avéré. Les rares spectateurs qui ont fait le déplacement ont indiqué que c’est en passant «par hasard» devant la Maison de la culture Ali Zaamoum qu’ils ont aperçu l’affiche du spectacle.
Concernant le spectacle à proprement dit, Massa Boucha, malgré sa «déception», a gratifié son public d’un medley de ses plus grands tubes, tel que «Inebgawen», «Avahri Siwel-as», «Anefrah» et quelques chansons de son dernier album «Tamurt-iw», sorti en 2013. Quoi qu’il en soit, les responsables de la culture à Bouira devraient revoir en urgence leur stratégie de communication s’ils ne veulent pas que les grandes stars de la chanson et du spectacle «black-liste» Bouira de leur agenda.
Ramdane Bourahla