Soulagement chez la population

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Tous les citoyens de ce que fut l’ancienne daïra de Draâ El-Mizan, qui regroupait les quatorze actuelles communes, allant d’Agouni-Gueghrane à l’Est, jusqu’a M’Kira à l’Ouest, en passant par Ouadhias, Mechtras, Boghni et autres, se souviennent des affres des interminables chaines matinales hivernales pour se faire délivrer un simple extrait de naissance, ce que nous avons rapporté à maintes reprises dans nos précédentes éditions. «Avant d’arriver à cet actuel bureau central d’état civil réservé aux citoyens des autres communes, je pense toujours à ce guichet minuscule de l’ancienne mairie, quand il fallait se présenter dès l’aube pour s’inscrire sur une liste et attendre son tour dans le froid glacial, pour un simple extrait de naissance», nous confie Aami Ahmed, un septuagénaire, rencontré à l’APC, tout en enchaînant qu’à chaque fois qu’il prend la rue qui monte de la mosquée Ali Mellah jusqu’à l’ancienne mairie, il rend hommage à son défunt grand-père qui s’était déplacé du fin fond de M’Kira et certainement à l’aube pour l’inscrire (à sa naissance) sur le registre des naissances de l’état civil. Ce n’est qu’après la modernisation des fichiers de l’état civil et leur numérisation, ces dernières années, que les citoyens de l’ancienne commune mixte de Draâ El-Mizan ont cessé de se déplacer vers ce que fut le bureau central, pour la délivrance des différents documents dont ils ont besoin, qui se retrouve maintenant quasiment désert durant presque toute la journée. «Il nous a fallu attendre plus de cinquante ans après

l’indépendance, pour voir disparaître cette injustice du colonialisme qui n’avait trouvé de mieux pour asservir et rendre la vie plus dure aux algériens, que de les diviser en procédant au démembrement de leurs structures sociales qui étaient bien organisées, à l’exemple des confédérations d’Iflissen Umellil, d’Aït Sedka ou d’Ikhoujdhal», nous explique Si Rabah, ex-fonctionnaire d’une grande entreprise étatique qui s’intéresse beaucoup à l’histoire de la région. «C’est donc, à partir de la révolte de 1871 que le pouvoir colonial avait commencé à faire dans la division pour mieux régner, mais c’est avec le sénatus-consulte et ses délimitations des douars- une sorte de cadastre- que les choses vont s’accélérer avec la création des communes de pleins droits et des communes mixtes», nous explique notre interlocuteur.

Essaid Mouas

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