«Nous travaillons dans un chantier»

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Les professeurs du lycée sont en grève depuis avant-hier. En effet, ces enseignants recourent à ce mouvement afin de dénoncer les conditions de travail, très pénibles, dans cet établissement qui a ouvert ses portes le 3 janvier dernier. «Nous travaillons dans un chantier. Il n’y a rien de normal dans cet établissement. Nombreuses sont les annexes qui ne sont pas achevées. Je vous citerai par exemple le terrain de sports en matico. Les élèves ne font pas d’éducation physique», nous confiera un gréviste. Et d’autres langues se mettent à se délier. «À l’intérieur des salles, il n’y a que de la poussière. Il y a un manque criant d’agents de nettoyage et d’entretien», ajoutera un autre enseignant. D’autres problèmes sont relatés au fur et à mesure. On apprendra que cet établissement souffre du manque d’encadrement. «Il n’y a ni censeur ni surveillant général. Et en plus, il y a un manque d’adjoints d’éducation», signalera un troisième intervenant. Avec le froid qui a fait son apparition en ce début de semaine, les élèves grelottent de froid. «La chaudière n’est pas mise en service. On ne peut pas travailler dans des conditions pareilles», soufflera une autre voix, alors que d’autres enseignants évoqueront au passage l’insécurité qui règne au tour de l’établissement. «C’est un endroit isolé du chef-lieu. Tous les délinquants rodent dans les parages. Ils embêtent non seulement les filles du lycée et même les enseignantes», signalera un dernier intervenant. En tout cas, ce mouvement de grève risque de perdurer dans le temps, parce que cette kyrielle de problèmes soulevée ne peut être résolue avec une baguette magique lorsqu’on connaît les lenteurs administratives avec lesquelles sont traitées de telles situations. Le lycée de cette municipalité a coûté plus de cinquante milliards de centimes pour n’être livré que huit ans après son lancement, dans les conditions que l’on voit aujourd’hui. Cette grève pourrait avoir une influence sur la scolarité des élèves, quand on vient d’apprendre que l’examen du Bac aura lieu avant le Ramadhan et par ricochet les programmes devront être «expédiés» avant le quinze mai, pour permettre aux candidats de faire leurs révisions au moins vingt et un jours avant le jour J ou même peut être un mois durant. Aussi bien les grévistes que les parents d’élèves ont tenu à interpeller la tutelle à intervenir dans les plus brefs délais, pour mettre fin à cette situation dont les conséquences ne seront que néfastes pour les élèves.

Amar Ouramdane

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