Béjaïa à la traîne

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La PDG du groupe Sonelgaz, société nationale de l’électricité et du gaz, Nordine Bouterfa, a pris part, hier au siège de la wilaya, à une réunion de travail, initiée par le wali de Béjaïa, en présence du directeur régional de la SDE, des directeurs de l’exécutif, et à laquelle ont été aussi invités les cinquante-deux (52) P/APC et dix-neuf (19) chefs de daïras de la wilaya, pour débattre du secteur énergétique dans la région.

Un secteur, de l’avis de tous, qui connaît un retard énorme. «La wilaya de Béjaïa est à la traîne en matière de taux de pénétration en gaz et en électricité. Elle occupe la dernière place à l’échelle nationale». C’est par ce constat amer que le premier chef de l’exécutif de wilaya, Oueld Salah Zitouni, a entamé les travaux de cette réunion. En effet, le taux de pénétration en gaz de ville, ne dépassant pas les 35 %, reste largement insuffisant, alors que les demandes de raccordement ont explosé ces dernières années. Ce constat peu reluisant a été confirmé par le PDG de Sonelgaz lui-même. «Nous ne pouvons pas affirmé que la wilaya de Béjaïa est bien lotie en matière de raccordement en énergie. Elle est étranglée, car elle dispose de peu de sources, alors que son tissu urbain se développe rapidement», a souligné Nordine Bouterfa. En plus du relief montagneux de la wilaya qui rend difficile l’extension de son réseau gaz et électricité le développement du secteur de l’énergie dans la wilaya de Béjaïa est prisonnier des oppositions citoyennes. L’exemple le plus significatif est le blocage du passage d’une canalisation de gaz, au niveau du village Tidelsine, commune d’Aokas, privant plus de 5 000 foyers de gaz naturel depuis plus de sept longues années. Concernant le réseau électrique, le directeur de la SDE a soulevé l’opposition des citoyens à la réalisation d’une ligne 60 kv, devant alimentant la ville de Béjaïa depuis Derguina. Par ailleurs, l’on a soulevé également des oppositions au projet de réalisation d’un gazoduc 20 pouces, reliant Béni-Mansour à Béjaïa. En tout, pas moins de 134 oppositions ont été enregistrées sur le territoire de la wilaya. Le PDG de Sonelgaz a averti les élus de la wilaya de Béjaïa que si ces oppositions ne sont pas relevées, tous les autres projets de raccordement en gaz de ville seront pénalisés. «Il y a urgence de réaliser ce gazoduc. En effet, la continuité et la qualité de service dépend de la concrétisation de ce projet. Les moyens financiers sont disponibles. On nous a donné une carte blanche pour investir dans cette wilaya, qui accuse un retard flagrant. Il faut en profiter maintenant», a-t-il affirmé. Intervenant durant cette réunion, les P/APC des communes de Béjaïa ont exprimé leurs préoccupations et les besoins de leurs localités. Le maire d’Amalou a soulevé avec acuité le problème du non-payement des indemnités des expropriés, ce qui génère souvent le blocage des projets. Pour sa part, le P/APC d’Aït R’zine a déploré le manque de suivi des agents de la SDE des projets de raccordement au gaz de ville. «Les entreprises chargées de réaliser les travaux de raccordement sont parfois à l’origine des retards enregistrés. Certaines d’elles disparaissent du terrain pendant plusieurs mois. Il faut que la SDE dépêche sur place ses agents pour suivre le déroulement des travaux», a-t-il suggéré.

B. S

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