Oudhias fête sa robe

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Le coup d’envoi officiel de la deuxième édition de Thijihlith Iwadyen a été donné, hier à Ouadhias, par le président de l’assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou (APW), M. Mohamed Klalèche, du P/APC, M. Youcef Akir, d’élus locaux et des autorités locales, dans une ambiance de fête.

Cette deuxième édition, qu’abrite l’école primaire locale des trois frère Tifrani voit la participation de plus de 27 exposants, dont 20 couturières, toutes originaires des Ouadhias et possédant pour la plupart des ateliers au chef lieu de la daïra des Ouadhias.

Parmi les participants également des artisans bijoutiers, potiers, tapissiers et peintures, ainsi que des pâtissiers spécialisés en viennoiserie de différentes localités. Le président de l’APW, M. Mohamed Klalèche, déclarera, la mort dans l’âme, que les subventions qui seront désormais allouées par l’APW aux festivals ont été revues à la baisse.

Il expliquera que c’est en raison de l’austérité que vit le pays suite à l’effondrement des prix du pétrole sur les marchés internationaux, d’ou les restrictions budgétaires imposées par l’administration : «Tout d’abord, je tiens à remercier les habitants des Ouadhias pour ce chaleureux accueil. C’est pour moi un grand honneur d’être ici parmi vous pour cette deuxième édition de Tijihlith Iwadiyen, car la robe kabyle est l’identité de la femme kabyle. Comme vous le savez, l’APW de Tizi-Ouzou subventionnait ce genre de manifestations à hauteur d’un million de dinars, mais malheureusement cette année elle sera de 500 000 dinars pour des raisons de restriction budgétaire…», dira-t-il.

Le maire de la commune de Ouadhia, M. Youcef Akir, dira quant à lui : «L’objectif de ce festival est de promouvoir le savoir-faire de nos couturières et leur permettre de vendre leurs produits à l’échelle locale et pourquoi pas leur ouvrir les portes de l’exportation.

La robe des Ouadhias comme tout un chacun sait est un patrimoine national, puisqu’elle est portée dans différentes wilayas, à l’instar de l’Algérois, Oran et Annaba…». Sur place, nous nous sommes rapprochés de quelques couturières dont Mme Karima qui nous a fait part des difficultés qu’elles rencontrent : «Il y a par exemple un manque de dentelle en soie sur le marché notamment en été lorsque nous avons le plus de commandes. A cela s’ajoute la cherté de la matière première comme les tissus et les dentelles. Quant à la commercialisation de la robe des Ouadhias, celle-ci se vend très bien, nous avons même des commandes d’autres localités».

Mme Ouiza Hadour nous dira : «C’est ma deuxième participation à ce festival. Je tiens tout d’abord à remercier le maire pour cette initiative car nous exposions dans d’autres localités mais jamais aux Ouadhias, et il nous a donné cette chance. Comme vous voyez, je ne fais pas que des robes des Ouadhias, je confectionne des robes de Bouzeguène, d’Agouni Gueghrane et aussi de la broderie berbère». Melle Lynda Doufene nous dira : «La robe des Ouadhias et même celle d’Agouni Gueghrane se vendent très bien.

Les femmes, surtout celles de notre région, aiment porter la robe kabyle chez elles comme à l’extérieur, d’où son succès. Il y a aussi nos familles émigrées qui prennent avec elles des robes kabyles pour leur usage mais aussi en guise de cadeaux pour leurs amies Françaises». Mme Fazia Olimar, qui tient un atelier de couture au chef-lieu et qui emploie trois couturières et forme une stagiaire, nous confirmera également que la robe kabyle se vend très bien et a une longue vie devant elle : «ça marche très bien. J’ai des commandes, surtout pour des mariées, et ça marche encore plus durant la saison estivale». Elle nous expliquera ce qu’est une « Tijihlith Iwadiyen » : «Tijihlith est un model de robe spécifique aux Ouadhias. Il faut impérativement que le tissu soit blanc, symbole de pureté car généralement elle est destinée aux mariées. Elle est chargée de dentelles en soie dont une au milieu que l’on appelle Ahamal».

Rappelons que l’exposition-vente se poursuivra jusqu’à jeudi après-midi où un grand défilé de mode est prévu, auquel prendront part toutes les participantes avec leurs produits. Celui-ci sera entrecoupé de lecture de poésie et sera suivi d’une cérémonie de distribution de cadeaux aux participantes.

Taous C

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