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APC Béni Zmenzer La coalition en éclats, le wali refuse d’intervenir : Risque de blocage total !

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Si la situation persiste et si aucune solution n’est trouvée, il n’y aura ni couffins de Ramadhan, ni projets, ni même salaires pour les travailleurs dès le mois de juillet…

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Béni Zmenzer est une commune rurale issue du découpage administratif de 1985. Elle est située à environ 12 kilomètres au Sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. D’une superficie de 22.29 km2, elle est peuplée de quelques 13 000 habitants. L’APC de la localité semblait fonctionner normalement, du moins jusqu’à il y a quelques temps. En effet, la coalition FFS – RCD a volé en éclats et le spectre d’un blocage qui peut durer plane déjà sur les esprits. Les élections locales de novembre 2012 ont donné pour résultats une mosaïque avec des sièges pour chacune des trois listes en lisse dans la commune, soit 6 pour le RCD, 3 pour le FFS et 6 pour la liste des indépendants parrainée par l’ANR. Après des tractations, un consensus est mis en place et un exécutif a été vite formé par une coalition entre les élus du RCD et deux autres du FFS, soit une majorité absolue de 8 voix sur les 15 sièges que compte l’assemblée et qui permet de la faire fonctionner.. «Tout fonctionnait bien pendant les deux premières années de ce mandat et notre commune est souvent donnée comme exemple de bonne gestion et de fonctionnement par les comités techniques de wilaya et le wali sortant nous a à plusieurs reprises félicités. Les divergences politiques étaient mises de côté pour placer l’intérêt de la commune au dessus de la mêlée. Nos budgets ont toujours été consommés avant les délais et nos projets avançaient. D’ailleurs, ce qui nous a valu des rallonges et des attributions supplémentaires dans plusieurs volets et à maintes reprises. Par exemple, des quotas supplémentaires dans les aides à l’auto-construction nous ont été accordées plus d’une fois et en 2013 nous avons eu 2 milliards de plus pour les PCD, étant donné que la cagnotte initiale a été épuisée avant les délais», nous apprend, en effet M. Chafa, le P/APC qui est à son deuxième mandat à la tête de la commune.

Le maire accusé de tous les maux

Mais des dissensions ont commencé à apparaître à partir de décembre 2014 où 11 élus, dont deux du RCD qui, entre temps ont changé de fusil d’épaule, ont signé et rendu public une déclaration dans laquelle ils reprochent au maire «son tempérament brutal et violent envers les adjoints, les élus, les fonctionnaires et même les citoyens, son abus d’autorité et son mépris, et dans laquelle il est fait état du retrait de confiance à ce maire tout en prenant à témoin l’opinion publique quant aux conséquences engendrées par un dysfonctionnement total et éventuellement d’un blocage. Cette déclaration, datée du mois de janvier 2015, a été suivie par une autre où les onze élus dénoncent le refus du P/APC d’accéder à leur demande, en ne reconnaissant la légitimité de la requête des 2/3 de l’assemblée à la tenue d’une AG extraordinaire. L’autre grief retenue conte ce maire est le fait que ce dernier a appelé les citoyens à se rendre au siège de l’APC pour contrecarrer ses opposants. «Au lieu de se référer à l’article 26 du code communal et au décret n°13-105, le P/APC confirme son irresponsabilité et sa fuite en avant, en appelant et en incitant les citoyens à la violence», lit-on dans le même document. Depuis, l’APC n’a fonctionné que par des contournements juridiques, comme le fait que le budget supplémentaire de l’année 2015 soit signé par le wali, au lieu qu’il passe par une délibération des élus.

«Ma droiture les gêne, eux et leur complice», se défend le P/APC

De son côté le P/APC rejette en bloc toutes ces accusations et met toute «cette agitation», pour reprendre ses termes, sur le refus de ces élus de souscrire à sa droiture dans la gestion. «Je suis droit et incorruptible et cela gêne ces gens et leur complice, le chef de daïra. Notre gestion a toujours été saine, transparente et participative. Nous travaillons en étroite collaboration avec les comités de villages et aucun mouvement de contestation n’a été enregistré du côté de la population et c’est la preuve qu’ils n’ont aucune assise populaire. A présent, leur rang commence à dégrossir, car ils ne sont d’ailleurs plus que neuf et les deux élus du RCD qui sont parmi eux sont exclus de leur parti. Alors quelle crédibilité leur reste-t-ils», argumente-t-il, lui qui promet des révélations fracassantes dans les jours à venir. Ces derniers temps, le conflit s’est encore enlisé puisque les contestataires ont intenté une action en justice, où le maire dit les attendre «de pied ferme, en étalant toutes les vérités», assure-t-il. Pour le présent exercice et si le budget primitif a été voté le budget supplémentaire reste bloqué après un essai de deux délibérations non-concluantes : la première pour quorum non atteint et la deuxième pour rejet de l’ordre du jour par les élus contestataires qui sont au nombre de 9 contre 6 dans le camp du maire.

Le wali refuse de signer le BS

Pis le wali refuse cette fois de signer arguant, selon M. Chafa, que «ce n’est là qu’une mesure exceptionnelle, mais pas une règle». Ce que récuse bien sûr cet édile. «Le code communal ne stipule pas de mesure exceptionnelle. Dans ses articles 102,186 et 187, il autorise le wali à signer les budgets des communes jugées en état de disfonctionnement. Alors, je le mets devant ses responsabilités s’il ne veut pas le blocage de l’APC». Et c’est ce qui risque de se produire si les protagonistes campent sur leurs positions respectives. Pour les opposants, il n’est pas question de fléchir sans le départ du maire. Ce dernier n’est pas prêt à accéder à cette attente. «Ça serait de la lâcheté de la trahison envers nos électeurs qui nous ont faits confiance et une fuite de responsabilité que d’abandonner ma mission. Je ne suis pas du genre à me dérober à la moindre pression, ce qui serait incompatible avec ma fonction. Je n’ai rien à me reprocher, contrairement à mes prédécesseurs qui trainent beaucoup de «casseroles» derrière eux. La population nous a manifesté toute sa sympathie, donc nous serons fidèles à nos engagements envers elle», ajoute M. Chafa. La tentative de reconstituer l’exécutif et le consensus tentée par le P/APC, en présence du directeur de l’administration locale (DAL), a buté sur le refus de l’autre camp. La solution d’attribution de deux vice-présidences et une présidence de commission pour l’ANR et d’une vice-présidence pour le FFS, n’aurait pas satisfait les contestataires qui ont fait de la démission du maire une condition non négociable. En tout état de cause, si le budget supplémentaire n’est pas voté par les élus ou n’est pas signé par le wali, les conséquences seront très fâcheuses pour la population et les travailleurs de l’APC en général, «puisque tout sera bloqué les PCD, les couffins du Ramadhan, les projets FCCL et mêmes les salaires ne seront pas perçus à compter du mois de juillet», a fini par dire, avec regret, le P/APC.

Said A.

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