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Entreprise portuaire de Béjaïa et Association des plaisanciers sport nautique : Bras de fer autour d’une délocalisation

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En juin dernier, une prise de bec a commencé entre l’Entreprise Portuaire de Béjaïa et l’« Association des Plaisanciers sport nautique » dont le siège est situé au niveau du port de plaisance.

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L’origine du conflit est le nouveau projet d’extension du port. D’après M. Djelloul Achour, Président Directeur Général de l’EPB «notre action ne vise pas du tout la délocalisation des plaisanciers. Les plaisanciers qui sont dans le port, notamment dans les sports nautiques vont y demeurer, mais nous avons des projets d’extension. Il y a déjà des travaux que nous avons entamés le long de la jetée et il y en aura d’autres qu’on va entreprendre dans quelques temps». Concernant le problème soulevé par l’association, il nous informe que «l’association en elle-même qui, jusqu’à aujourd’hui, activait illégalement au niveau du sport nautique n’a pas sa raison d’être, les plaisanciers vont rester dans le port, mais pour nous, ce sont plutôt les actions de développement et de l’extension du port qui font que nous sommes obligés aujourd’hui d’intervenir au niveau du sport nautique. Il y a des travaux que nous avons engagés et des extensions que nous allons réaliser en termes d’occupation et c’est le port qui gère les occupations au niveau des sports nautiques, ce qui fait que toute la population qui active au niveau du port de plaisance va être gérée par les services de l’entreprise portuaire.» Il enchaîne : «J’ai reçu l’association il y a quelques jours, je leur ai expliqué la démarche de l’entreprise et ils ont compris qu’on n’avait aucune hostilité vis-à-vis de l’association, bien au contraire», ajoutant que «l’association, c’est quelque part l’entreprise qui a motivé sa création, elle a activé au niveau du sport nautique pendant un certain moment alors qu’elle ne devait pas le faire, aussi c’est une association qui théoriquement ne regroupe pas toute la population des sports nautiques. Il y a des plaisanciers au niveau du port de Bejaïa, au niveau de Tala Guilef, de Tichy, de Boulimat, etc. donc nous on maintient les occupants sauf que la gestion de ces espaces va être faite par les services de la capitainerie, par contre, je verrai avec les autorités pour les domicilier quelque part au niveau de Tala Guilef ou dans un autre endroit de Bejaïa».

L’entreprise portuaire évoque une nécessité d’extension du port

«Pour le moment, ils peuvent rester là-bas, mais il est hors de question qu’ils activent, ils ne peuvent pas se réunir ni se regrouper au niveau du sport de plaisance, ce à quoi ont abouti les conclusions de notre dernière réunion avec eux car ceci nous permettra de mettre en place toutes les extensions que nous avons prévues pour augmenter davantage les capacités des sports nautiques, et en même temps, de bien gérer les occupations sur le plan sureté sécurité et également technique», explique-t-il, en précisant que des appontements seront réalisés pour augmenter les capacités du sport nautique. «On va clôturer pour distinguer un peu ces espaces par rapport aux espaces commerciaux, cela va nous permettre de gérer d’avantage et au mieux possible la sécurité des occupants et en même temps les activités commerciales qui sont aujourd’hui de plus en plus intenses car nous sommes obligés d’avoir un souci permanent sur ce plan. Pour l’instant, je leur ai demandé de maintenir leurs documents, de ne pas activer, les regroupements sont strictement interdits, je leur ai demandé de patienter jusqu’à ce qu’on trouve une solution définitive pour qu’elle puisse s’adonner à ses activités. Il n’a jamais été question donc de les délocaliser ou de les chasser».

L’association refuse toute idée de délocalisation

Mais, d’après M. Touati Abdelmadjid, président de l’association des plaisanciers sport nautique de Bejaïa, le vrai problème c’est la délocalisation de cette association à cause de ce projet d’extension du port. «Pas question d’être délocalisé», tranche-t-il, soulignant que dans toutes les villes côtières, il y a une marina en ville. «Comment pourrai-je gérer mes adhérents si on délocalise le bureau de l’association. Aussi, le PDG nous a prévenus qu’ils allaient nous enlever la cafétéria d’ici la fin de l’année encours, alors qu’il y a un arrêté dans le journal officiel de 2002 qui stipule que tous les ports au niveau national où il y a un port de plaisance sont astreints à avoir une cafétéria, une aire de rencontre, … etc. Bejaïa ouvre droit à une marina et celle-ci se meurt de plus en plus». Au sujet de la conformité de l’association, notre interlocuteur nous apprend que l’association est agréée par l’Etat et active depuis 1994. «Actuellement, elle englobe plus de 230 adhérents enregistrés sans compter les nouveaux, soit plus de 200 barques dans le bassin et nous activons réglementairement» argue-t-il. Concernant ce conflit, M. Touati, nous a informés qu’une réunion s’est tenue le 25 août de l’année en cours entre les représentants de l’association et le PDG de l’EPB et cette dernière n’a abouti à rien qui touche à l’association.

Quel deal pour arriver à un compromis ?

«Nous avons beaucoup de projets que cette décision entrave. Par exemple sur le plan de charge, j’allais faire concevoir un bateau pour les ballades en mer et c’est inclus dans le statut. La marine m’a autorisé on m’a demandé de ramener le cahier de charge en ce qui concerne la conformité de ce bateau, pour assurer la sécurité des passagers», nous apprend-il. «C’est depuis le mois de juin dernier que le problème a surgi et on ne va pas se laisser faire». Il précise : «On va entreprendre des actions en vue de faire valoir nos revendications et ces dernières seront décidées lors de l’assemblée générale qui est prévue prochainement». Il ajoute que malgré les interdictions du PDG, l’assemblée générale est un droit dont ils ne peuvent pas les priver. «Quand on avait commencé à activer, on a décidé de faire un travail de collaboration à sécuriser le site, personnellement, j’ai établi un formulaire qu’on devait signer à deux, c’est-à-dire l’association et le surveillant du port (EPB)» rappelle-t-il. «Nous avons été privés d’électricité durant le mois de Ramadhan sans aucun préavis, ensuite, c’est la coupure de l’alimentation en eau» dénonce-t-il, en accusant l’entreprise portuaire «d’abus de pouvoir». «On nous a rendu l’électricité juste après la dernière réunion qu’on a eue avec le PDG, mais on l’a coupée encore une fois le dimanche dernier. «Nous n’accepterons jamais d’être gérés par l’EPB», affirme-t-il. Catégorique, notre interlocuteur dit que l’association qu’il préside «refuse de sortir avant d’avoir un endroit fixe où elle va installer son bureau qui doit être à Sidi Yahia.» «Certes, il y a un projet de marina en cours, mais le PDG nous a répondu que c’est à la wilaya de prendre la décision et non pas à l’EPB. On n’a jamais été contre l’utilité publique ou contre la sécurité mais ils doivent d’abord nous assurer un endroit proche et adéquat où on pourra gérer les plaisanciers. On tient à garder la gestion des plaisanciers et ce n’est pas à l’E.P.B de le faire» conclut-il.

Mechmeche Salima

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