«Les oppositions n’existent qu’à Tizi-Ouzou»

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Poursuivant son périple à travers les daïras et communes de la wilaya, Mohamed Bouderbali, wali de Tizi-Ouzou, s’est déplacé hier aux différentes municipalités de la daïra des Ouadhias.

Accompagné d’une forte délégation dont le P/APW, M. Klalèche, de nombreux élus, des directeurs de l’exécutif, sa première halte fut l’huilerie moderne Akchiche sise au chef-lieu communal. Une huilerie qui a remporté 6 prix dans des concours nationaux et internationaux pour la bonne qualité de son produit. Une fiche technique relative à la production oléicole au niveau des Ouadhias et de la wilaya lui a été présentée. Le directeur des services agricoles détaillera : «La wilaya compte 136 000 hectares d’oliveraies qui produisent 450 000 quintaux d’olives qui donnent environ 9 millions de litres d’huile. La wilaya de Tizi-Ouzou totalise 475 huileries dont 125 modernes. A présent nous réfléchissons, à travers des rencontres avec les oléiculteurs, les différents acteurs concernés et la douane, à comment passer à une autre étape, celle de l’exportation». Le propriétaire de l’huilerie Akchiche que nous avons questionné expliquera : «Nous voulons lancer l’extension de notre unité mais nous butons sur le problème du foncier. Nous demandons aux services concernés de nous attribuer un lot de 6 à 10 hectares ici ou ailleurs à travers notre wilaya, car là seulement nous serons en mesure d’exporter 200 000 litres par an». Nous apprendrons aussi que la daïra des Ouadhias compte 1 234 hectares d’oliveraies. La production annuelle d’huile d’olive au niveau de cette région est de 200 000 litres. Au nouveau marché de proximité, qui compte 22 box, inscrit en mars 2013, les travaux sont enfin en voie d’achèvement, mais le retard est déjà énorme. Au stade communal des Ouadhias, qui a été mis à niveau pour une autorisation de programme de 536 662 000 DA, les gradins ne sont toujours pas réalisés. Le wali et le P/APW ont mis la main à la poche. L’autre projet visité est celui d’une piscine semi-olympique, un projet très en retard. Les travaux ont été lancés en mars 2016 pour un délai de 3 mois, mais la piscine ne se dessine toujours pas. L’unité de fabrication d’aggloméré et une petite ferme privée ont également été visitées. Le plus important projet retenu pour les Ouadhias, c’est l’hôpital de 60 lits, un projet lancé en juin 2014 pour un délai de réalisation de 28 mois. Le taux d’avancement actuel est de 45%. La date prévisionnelle de sa réception est fixée pour le 3e trimestre 2017.

Agouni Gueghrane, une décharge communale achevée mais… non opérationnelle

Dans la commune voisine d’Agouni Gueghrane, il n’y avait pas grand-chose à voir, hormis la décharge communale réalisée depuis 2 ans pour une bagatelle de 6 milliards de centimes. Mais celle-ci n’est toujours pas opérationnelle pour un problème d’équipement. Sur ce site, un élu dépermanisé ne ratera pas l’occasion d’interpeller le wali : «L’emplacement de cette décharge ne convient pas, elle est située à l’entrée du chef-lieu, à côté d’un site touristique. Il faut donc la délocaliser. Au sujet de notre dépermanisation, la justice nous a rétablis dans notre droit mais nous ne voyons rien venir». Le wali rétorquera : «Le coup est parti, 60 millions de dinars ont été dépensés, nous n’avons d’autres choix que de finaliser cette décharge et de la rendre opérationnelle». A Aït El Kaïd, un village historique, le wali découvre le dénuement et la dure réalité des villageois. Dès l’entrée, on peut lire sur une banderole suspendue par les habitants : «L’eau c’est la vie, mais elle ne coule que 20 minutes tous les 15 jours à Aït El Kaïd». La visite s’est poursuivie dans ce village en voie de disparition, où quelques familles résistent au temps et tentent de vivre tant bien que mal. Un père de famille fera même entrer les visiteurs pour leur montrer sa modeste demeure. Le wali demandera au maire de s’occuper au plus vite du cas de cette famille par l’octroi d’un logement social ou d’une aide à l’habitat rural.

Aït Bouadou, «c’est le stade avant le club»

A Aït Bouadou, la délégation a visité le village Aït Amar où les travaux de raccordement au gaz naturel sont toujours en cours au profit de 500 foyers. Un retard dans le payement de l’entreprise réalisatrice et le terrain rocailleux seraient derrière le retard dont souffre le projet. Les villageois n’ont par ailleurs pas manqué d’interpeller le wali sur les différents manques qui les malmènent dans leur quotidien. Le wali leur a alors accordé 5 millions de dinars et le P/APW 2 millions de dinars. Le village d’Aït Amar a du coup engrangé 7 millions de dinars qui seront investis dans l’amélioration du cadre de vie des habitants. Concernant le gaz, sa mise en service est prévue pour la fin de l’année en cours. Un grand défi à relever. Au stade communal, remis à neuf pour une enveloppe financière de 700 millions de dinars. La maire demande une autre subvention pour la réalisation de gradins pour plus de conformité et pour son homologation. Le wali et le P/APW ont tous les deux mis la main à la poche. Toutefois, au cours de la discussion, il s’est avéré qu’Aït Bouadou n’a pas encore de club de football. «C’est le stade avant le club», notera le wali pour détendre l’atmosphère.

A Tizi N Tléta, les comités de villages saisissent le wali

Au niveau de la commune de Tizi N Tléta, c’est le village d’Aït El Hadj Ali qui a été retenu pour la mise en service du réseau de gaz au profit de 200 foyers. Au village historique d’Ighil Imoula, le musée du moudjahid a été visité, ainsi que la maison où fut tirée la proclamation de novembre. Une maison presque en ruines, dont les villageois ont demandé la réhabilitation, ce que le wali ne manquera pas d’accorder. Le P/APW s’engagera également à prendre en charge les frais de l’étude. Les comités de village d’Aït Abdelmoumène ont quant à eux saisi le wali par écrit (Une copie nous a été remise) : «Aït Abdelmoumène compte parmi les plus grands villages de tout le territoire national (14 000 habitants) et d’une superficie de dimension communale. Toutefois, notre village est démuni dans plusieurs secteurs, comme ceux de la poste et de la santé. Nos citoyens se déplacent quotidiennement au chef-lieu, distant de 7 kilomètres, pour la moindre prestation. Notre unité de soins est dépourvue de personnel et de moyens matériels. A cet effet, nous, comités de villages, vous sollicitons pour la réalisation d’une véritable agence postale. Nous vous demandons aussi d’affecter à notre unité de soins un médecin et un dentiste et de la doter d’équipements et de médicaments nécessaires à son bon fonctionnement», écrivent les rédacteurs. La dernière escale du wali fut la salle de sport du lycée de Tizi NTléta, toujours en cours de réalisation.

«Les communes doivent créer leurs propres richesses»

Lors du point de presse improvisé par le wali, celui-ci indiquera : «Notre programme se poursuit pour prendre en charge, au fur et à mesure, les préoccupations des citoyens. Dorénavant, les localités n’auront d’autres solutions que de trouver des ressources et de créer de la richesse. Cela ne saurait se faire sans l’encouragement et l’accompagnement des investisseurs. L’investissement, c’est à présent notre survie. Il est vrai que les communes butent sur le manque de foncier, mais il faut exploiter la moindre parcelle. Au sujet du gaz naturel, le wali notera : «D’importants efforts et des moyens colossaux ont été consentis par l’Etat pour faire parvenir ce combustible aux moindres recoins de la wilaya, malgré les entraves et le relief accidenté de la région. 5 500 kilomètres de réseau ont été réalisés et à la fin de ce programme ce sont 140 000 foyers qui seront raccordés au gaz naturel. C’est une situation inédite dans le monde». Au sujet des oppositions, Bouderbali avertira : «Ce phénomène n’existe pas dans les autres wilayas. C’est ce qui explique en partie le retard enregistré dans le développement. C’est un comportement à éviter. Bien entendu, nous privilégions le dialogue, mais nous n’hésiterons pas à appliquer la loi».

Compte rendu de Hocine Tiab.

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