Un festival pour un Olivier généreux

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La 15e édition du Festival du film amazigh s’ouvre, samedi 17 décembre, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Et c’est le branle-bas de combat pour présenter son film, son documentaire, son reportage ou son portrait, pour avoir droit à l’Olivier d’or, d’argent ou de bronze.

Décidément, il n’y a point de cinéma, depuis belle lurette, ce sont de pseudos productions, où l’esthétique, la magie du cinéma et tutti quanti sont absents.

Comment depuis La colline oubliée, de Abderahmane Bouguermouh, Machahou et Fadhma N’Soumer de Belkacem Hadjadj, La montagne de Baya, de Azzedine Medour, œuvres de professionnels, de bonne facture et de haut vol qui présentaient, sinon un cinéma représentatif de la culture Amazighe du moins un moyen d’expression kabyle maîtrisée.

Depuis, le cinéma, dit amazigh, n’a pas enregistré d’équivalent dans le domaine. Ce festival, qui ne se décline, ni en productions professionnelles, ni amateurs, continue à occuper les écrans.

On poursuit dans la réalisation de films ou soit disant tels, sans tenir compte des règles usitées dans le 7e art. La formation certes manque, mais s’aventurer à produire malgré tout ce qui nous passe par la tête, est à l’évidence contre productif et pour tamazight et pour le cinéma en général.

Il va sans dire que la vidéo, le seul moyen de réaliser, en usage chez nous, sans trop forcer le talent de soit disant films, sans direction d’acteurs, sans scénographie plus ou moins acceptable, ni techniques du son, de la lumière et tout ce que cet art pourtant exigeant, peut aider à faire un film acceptable par tous.

Depuis que le cinéma existe, les réalisateurs on fait des efforts monumentaux, dans la réalisation, dans le montage, dans la prise de vue, dans l’utilisation du clair-obscur, pour faire avancer cet art, vers les cimes qu’il connaît aujourd’hui.

Pourquoi nous ne nous inspirons pas des films des précurseurs du cinéma. Eisenstein, Charlie Chaplin sont partis de rien pour réaliser des films qui font date encore aujourd’hui.

Il est normal que la nature ayant horreur du vide, s’ouvre à n’importe qui, en l’absence de vrais cinéastes, pour produire n’importe comment et n’importe quoi, et appeler cela du cinéma.

Cependant, ce nouveau cinéma qui est à ses premiers balbutiements, malgré son âge, est à encourager.

Espérons que le bon grain de l’ivraie ne tardera pas à nous faire entrevoir un cinéma de qualité.

S. A. H.

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