Le terrain de l’ex-marché mis aux enchères

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Saisie par le tribunal de Sour El-Ghozlane le 21 juillet 2015, l’assiette de terrain qui a abrité le marché d’automobile de la Sarl El Waâd Sadek, de son propriétaire Moulay Salah, sera mise en vente aux enchères, le 13 février prochain, au tribunal de Sour El-Ghozlane.

C’est ce qu’indiquait hier, un communiqué de l’expert liquidateur désigné par le même tribunal. D’une superficie de 172 953 203 M3, cette assiette située aux abords de la RN8-B à Sour El-Ghozlane a abrité, pendant plusieurs mois, l’activité de ce marché de vente de véhicule et des locaux de l’administration de la Sarl El Waâd Sadek. Le prix de mise en vente est fixé à 1,594 million de DA. Pour rappel, Moulay Salah avait transformé ce petit marché de voitures d’occasion en un véritable «empire», notamment avec le procédé peu habituel qu’il appliquait pour les transactions commerciales. En effet, deux sortes d’opérations étaient effectuées à l’intérieur du marché. Il s’agit, entre autres, de la vente et l’achat de véhicules neufs ou d’occasion. Toutes sortes de voitures étaient exposées. Des grosses cylindrées, jusque-là très rares en Algérie, telles les Porsche, Land Rover, Jaguar… aux voitures traditionnellement présentes dans nos marchés, à l’instar des françaises, allemandes, japonaises et chinoises. Le tout pouvait se vendre à des prix pratiquement imbattables, avec notamment des réductions à l’achat et des augmentations à la vente. C’est ainsi que des voitures du type Cherry QQ se vendaient à 30 millions de centimes alors que leur prix réel de l’époque dépassa les 75 millions de centimes, ou encore la Renault Clio Campus cédée à 70 millions de centimes alors qu’elle était affichée à plus de 100 millions de centimes auprès des concessionnaires. Un simple bon était livré aux clients et une durée de 45 jours était fixée pour le paiement. Ce modèle économique peu connu en Algérie est qui a suscité l’incompréhension et l’étonnement de tous, n’était rien d’autre que la fameuse formule de «Ponzi», appliquée dans les plus grandes opérations d’escroquerie à travers le monde.

Suite et fin d’un feuilleton à rebondissement

Au fil des mois, l’entreprise en question se mettait de plus en plus en difficulté et les délais de paiement étaient régulièrement prolongés pour atteindre les 6 mois, chose qui a provoqué l’effondrement de l’empire Moulay Salah. Un effondrement non sans dégâts pour des milliers de ses clients, qui se sont transformés en victimes de cette escroquerie à grande échelle. Des milliers de voitures se sont retrouvées sans documents officiels, des appartements, des lots de terrain et même de luxueuses villas, sis un peu partout sur le territoire national, se sont retrouvés au centre de conflits judicaires entre vendeurs et acheteurs, puisque l’argent de ces biens a tout simplement disparu et les enquêteurs de la police et de la gendarmerie n’arrivent toujours pas à le localiser. Certaines informations font état d’une somme qui dépasse les 2 000 milliards de centimes qui s’est évaporée dans la nature. Pour rappel, le très sulfureux homme d’affaire Moulay Saleh, principal actionnaire de la Sarl El Waâd Sadek, a été arrêté le 11 novembre 2015 à Alger, suite à des centaines de plaintes déposées par ses clients pour escroquerie. Ce dernier a été jugé quatre fois par la cour de justice de Bouira et a écopé d’une peine globale de 50 ans de prison ferme et d’une amende de 90 millions de DA. Les juges ont aussi ordonné une procédure de liquidation de son entreprise et de la mise en vente de l’ensemble de ses biens saisis par la justice.

Oussama Khitouche

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