Rendez-vous samedi à Azeffoun !

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La 5e édition de l’opération nationale «Ports et barrages bleus» sera lancée samedi prochain en Kabylie, à partir d’Azeffoun.

L’annonce a été faite par le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Tizi-Ouzou, Belaid Abdelhak, lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier après-midi, au siège de sa direction. L’objectif de cette opération, qui implique 8 ministères, est «la réunion des conditions de réussite des différentes campagnes de production halieutique et continentale, à travers la préparation des outils de production et la valorisation des infrastructures sectorielles de base», dira le directeur. S’agissant de la consistance de l’opération, le responsable a précisé qu’elle s’articulera autour de trois axes : un principal et deux autres complémentaires. «Le principal comporte un ensemble d’activités et d’animations en relation directe avec la préparation des différentes campagnes de production», a-t-il souligné. «Le deuxième est complémentaire, il est relatif aux questions environnementales, à savoir le nettoyage des infrastructures portuaires, des barrages et des fonds marins et la préservation du milieu dans lequel évoluent les professionnels de la pêche et de l’aquaculture». Il est aussi question «d’activités développées en collaboration avec d’autres secteurs tels ceux du tourisme, l’artisanat et la jeunesse et les sports, consistant en les sport aquatiques et subaquatiques», ajoutera le directeur. Cette opération concernera les 14 wilayas côtières et les principaux barrages du territoire national. Au niveau de Tizi Ouzou, le nettoyage du barrage de taksebt et le lâcher de poissons seront effectués dès jeudi prochain. L’ilot de tigzirt sera également nettoyé et la récupération des filets fantômes est prévue à Tigzirt et à Azeffoun. Le conférencier indiquera en détails l’ensemble des opérations et des activités prévues au niveau des ports et des principaux barrages nationaux. Au niveau des infrastructures portuaires, le directeur parlera de «l’inauguration des réalisations dans le cadre du programme d’urgence et la préparation des dites et infrastructures pour le lancement de la campagne de la pêche et la libération des espaces réservés aux activités de débarquement et de vente en gros». Belaid Abdelhak s’étalera ensuite sur l’opération d’entretien des navires et des équipements et autres engins de pêche, de la vulgarisation des consignes de bonnes pratiques au niveau des ports et des abris de pêche. Il évoquera aussi la sensibilisation sur le respect de la réglementation, ainsi que l’exposition des œuvres artisanales à base de produits de la mer. Il abordera également le volet information et formation de perfectionnement dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture. Il est aussi envisagé l’organisation de concours comme celui du meilleur port, du meilleur sardinier, thonier… Il est également prévu une opération de capture et de lâcher d’alvins au niveau des barrages. L’organisation d’activités sportives aquatique n’est pas oubliée.

Tizi-Ouzou produit 1 500 tonnes de poissons annuellement

L’identification et la participation des investisseurs pour la concrétisation de projets d’aquaculture à caractère commercial, ludique et touristique est un vecteur à encourager en concertation avec les agences ANBT. La tenue d’expositions de produits de la mer et des œuvres artisanales à base de produits de la mer est également au programme. Dans ce volet, il est aussi prévu des concours du meilleur pêcheur, du meilleur reportage… pour booster le secteur. Questionné au sujet de la cherté du poisson, notamment la sardine, au niveau local et national, le directeur de la pêche expliquera : «Oui en effet, le poisson et la sardine sont actuellement chers. Il faut savoir que nous sommes hors saison et pour que les prix baissent, il faut attendre l’arrivée à maturité du poisson choisi qui interviendra vers la mi-juin. Il y a aussi l’inflation et le déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui fait que les prix sont élevés».

14 projets pour atteindre les 10 000 tonnes

Au sujet de la production nationale et de la wilaya de Tizi-Ouzou, Belaid Abdelhak révélera : «Notre production nationale s’élève à 100 000 tonnes/an, tandis que la production de notre wilaya est de 1 500 tonnes par an, ce qui représente 1,5 % de la production nationale. Pour en revenir au prix de la sardine et autres poissons, il faut savoir que la demande nationale est de l’ordre de 200 000 tonnes par an, alors que l’offre n’est que de moitié. C’est ce qui explique aussi la cherté du poisson. Au niveau de notre wilaya la demande est de l’ordre de 5 000 tonnes et notre production n’est que de 1 500 tonnes. La demande des collectivités locales à l’échelle nationale est de 100 000 tonnes/an. C’est vous dire qu’il faut investir dans ce domaine pour augmenter notre production». Concernant l’importance de la flotte de la wilaya, le conférencier dira : «A Tizi-Ouzou, nous comptons de petit pêcheurs. Nos moyens se limitent à 11 chalutiers et 32 sardiniers». Questionné à propos des projets en cours pour améliorer la production et faire baisser les prix, le directeur de la pêche a déclaré : «Actuellement, nous avons 14 projets répartis sur deux zones d’activité : celle de Sidi Khaled, d’une superficie de 2 hectares, réservée à la conchyliculture dans la commune d’Iflissen, et celle de Talwahcht, d’une superficie de 15 hectares pour une aquaculture mixte dans la commune de Mizrana. Une fois l’ensemble des projets menés à bon port, notre production passera à 10 000 tonnes et à ce moment-là les prix vont automatiquement baisser et on aura recours à la transformation. Comme par le passé, on aura des sardines en conserve. Il faut rappeler néanmoins que notre production nationale est toujours croissante : en 1962 nous produisions 14 000 tonnes et en 2017 nous sommes passés à 100 000 tonnes, mais ce n’est pas encore suffisant, il faut donc continuer à retrousser les manches». Quest-ionné sur le quota de thon accordé à l’Algérie, le conférencier dira : «Avant, notre quota était mis à la disposition du Japon et d’autre pays, moyennant bien sûr un certain prix. A présent, nous l’avons récupéré. Il n’y a pas longtemps, le quota qui nous était accordé ne dépassait pas les 200 tonnes par an. Cette année, notre quota est passé à 1 067 tonnes de thon rouge, cela grâce aux efforts consentis par l’Etat, à travers l’acquisition de 15 thoniers. Notre wilaya a d’ailleurs bénéficié d’un thonier et d’un quota de 58 tonnes par année». A rappeler que la consommation nationale de poisson, par an et par personne, est de 5,8 kilo, alors que la consommation au niveau des pays comme la France dépasse de loin les 30 kilos par an et par personne. C’est dire qu’il y a encore du travail à faire pour rendre le poisson, notamment la sardine, accessible aux Algériens.

Synthèse de Hocine Taib

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