Ce fut sublime !

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La 14e édition du Festival Raconte-Arts a été clôturée, avant-hier, en présence d’un public nombreux et dans une atmosphère festive, comme on n’en voit que rarement.

Soit après une semaine de festivité qui a connu une participation record. Les organisateurs avaient prévu la participation de 350 artistes, tous secteurs confondus, mais ils se sont retrouvés avec plus de 800 participants. Une trentaine de wilayas étaient représentées. Il s’agit, entre autres, de Constantine, Oran, Tébessa, Tlemcen, Ghardaïa, Naâma, Biskra, Alger, Tipaza, Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Tizi-Ouzou. Il y avait aussi 70 participants étrangers qui ont tenu à partager ces moments d’union, d’échange culturel et d’amitié. Des Tunisiens, des Français, des Congolais, des Belges, des Italiens, des Espagnols et des Allemands ont tous foulé le sol d’Aït Ouabane, devenu un village pluriel en l’espace d’une semaine. Le village d’Aït Ouabane est un village particulier, situé en plein parc national du Djurdjura. Un village devenu en espace d’une semaine la destinée de centaines d’artistes, de touristes et de curieux. Ce hameau niché en contrebas des monts de l’angélique montagne du Djurdjura offre aux visiteurs des jardins suspendus, tels des merveilles paradisiaques que l’œil ne se rassasie jamais en les admirant. Le fait marquant de cette semaine culturelle est sans doute le fait que tous les participants ont été hébergés par des villageois. Hacène Metref, directeur et fondateur du Festival, indiquera à ce sujet : «L’ensemble des participants ont été hébergés par des habitants du village. Certains d’entre eux ne venaient même pas prendre leur repas car ils sont pris en charge par les habitants. C’est ce qu’on appelle le tourisme solidaire. Un grand bravo aux citoyens d’Aït Ouabane et à tous les habitants de cette région pour leur accueil et leur hospitalité légendaire».

Des dizaines de troupes et d’artistes ont défilé à Aït Ouabane

Dès l’ouverture du Festival le 24 juillet dernier, la chorale Tilleli d’Aït Ouabane et la troupe traditionnelle d’Idhebalen ont donné le ton d’une semaine culturelle qui allait marquer les esprits. En soirée, une intervention graphique de Denis Martines, intitulée «Dda Mammeri a dit», a capté les esprits des présents sur la placette du village. La projection du film «Krim Belkacem», d’Ahmed Rachedi, a clôturé la première journée. Le jour suivant, le sous-sol de la mosquée et l’école primaire ont été le théâtre de la projection de plusieurs courts-métrages et de représentations théâtrales. Le mercredi 26, il était question de présentation d’un livre par son auteur, de cinéma et de théâtre. Le jeudi, place à la musique et au chant. Le conte s’est taillé la part du lion, puisque pas moins de 24 conteurs, venus d’ici et d’ailleurs, ont occupé les différentes places du village pour déclamer des contes sous les étoiles. Le 28 juillet, la fête se poursuivra avec le livre, des conférences sur l’œuvre de Mammeri à l’occasion de son centenaire, le grand carnaval, de la musique et du chant, en plus d’un espace débat, échange et discussion sur le tourisme solidaire et la valorisation du patrimoine kabyle. Au 6e jour, des contributions sur l’environnement et l’agriculture de montagne ont été assurées par des professionnels du secteur. À 21 heures, ce fut le tour de la déambulation nocturne avec des bougies, sous le slogan «Allumez les lumières, nous avons soif». Pour finir en beauté, le chanteur Akli D n’a pas raté l’occasion de créer une ambiance des grands jours. Dimanche dernier, un grand spectacle de restitution des ateliers a été tenu à l’école primaire en plus d’un grand gala artistique qui a vu la participation de plusieurs chanteurs. «Cette édition a été marquée par l’exécution d’un programme riche et varié. La représentation de Asserweth, la simulation d’un mariage traditionnel, le carnaval Ayrad, le passage d’Akli D, Ali Amrane, Amel Zen, Mucat, Belaid Tagraoula et la visite d’Aït Menguellet et Massa Bouchafa, Djilali Toumert et beaucoup d’autres chanteurs locaux comme Kaloun, Wahyoun, le groupe Debza, ont donné une dimension supérieure à la manifestation. Il y avait aussi du théâtre, de la projection cinématographique, le conte et des spectacles à domicile pour les malades et les personnes handicapées. En somme, tout le monde a eu sa part. C’était simplement sublime», dira Hacène Metref. Au sujet des difficultés rencontrées, notre interlocuteur dira : «Je tiens à remercier les villageois d’Aït Ouabane auxquels revient l’honneur de la réussite de ce Festival qui a pour unique essence la libération de la création et la débureaucratisation de la culture».

Hocine Taib

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