Les enseignants candidats remplacés

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Le ministère de l’Éducation nationale a pris une série de mesures pour pallier l’absence des enseignants candidats aux prochaines élections locales. En effet, Nouria Benghabrit a annoncé, hier, que son département a pris des mesures pour combler le déficit en enseignants candidats aux élections locales. La ministre de tutelle veut, à travers cette démarche, éviter toute répercussion négative sur les performances scolaires des élèves. A l’issue de l’inauguration de la journée consacrée au secteur de l’éducation sur le thème «L’école et le livre», la ministre a proposé de revoir la distribution des effectifs d’élèves concernés par ce déficit, à d’autres enseignants avec le réaménagement de leur emploi du temps. Aussi, la tutelle fera appel aux enseignants disponibles dans la même matière, pour la prise en charge des élèves sans enseignants, et ce, dans le cadre des heures supplémentaires. Néanmoins, cette procédure, explique la première responsable du secteur, dépend de la volonté des enseignants. Elle a aussi recommandé de faire appel au personnel recruté dans le cadre des contrats du pré-emploi. Cependant, la ministre a tenu à rassurer que son secteur ne connaîtra pas de perturbations, soulignant que «l’absence des enseignants candidats aux prochaines élections locales n’influera pas sur la scolarité des élèves». Par ailleurs, Benghabrit a fait savoir que son département a lancé un concours d’écriture créative, sous le slogan «Les plumes de mon pays», estiment que cette épreuve permettra aux élèves de soumettre à l’écrit leur créativité. S’agissant, par ailleurs, des enseignants en liste d’attente, la ministre fera savoir que ces derniers bénéficieront d’une formation au mois de décembre prochain. Pour leur part, les syndicats activant dans le secteur de l’Éducation estiment que les mesures décidées par la tutelle au sujet des enseignants candidats aux locales ne sont pas «suffisantes» et que les élèves issus des trois paliers (lycée, moyen et primaire) seront, «et comme à chaque échéancier, livrés à eux-mêmes». A cet effet, le porte-parole du Snapap et membre de la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie, Nabil Ferguenis, s’interrogera : «La tutelle a ordonné aux enseignant d’aller faire leur campagne, mais qui va les remplacer? ». Les directeurs d’établissements scolaires ne peuvent pas faire appel aux enseignants contractuels pour remplacer les enseignants candidats aux élections locales pour une durée d’un mois, estime-t-il. «Ceux-ci ne vont pas accepter», ajoute le même interlocuteur. Aussi, ce syndicaliste explique que les enseignants auxquels la tutelle fait appel ne vont pas faire le travail des autres, puisqu’ils ont déjà leur propre emploi du temps. «Il faut penser aux élèves», a-t-il préconisé. Tout comme le porte-parole du Snapap, le président du SATEF, Boualem Amoura, a indiqué que «les mesures proposées par la tutelle sont irréalisables, du fait que les enseignants disponibles ont déjà leur propres emploi du temps». «Beaucoup d’élèves ne vont pas subir les compositions du premier trimestre. C’est un trimestre à blanc», a-t-il déploré.

L.O.Challal

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