Tamazight, deux ans déjà et des mécontents

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S. Ait Hamouda

Cela fait deux années depuis que tamazight est consacrée langue nationale et officielle par la Constitution. Elle est en passe de se généraliser aux 48 wilayas d’ici l’année prochaine, et son enseignement est obligatoire. Mais là où le bât blesse c’est que l’on assiste à un new berbère fait d’un tout venant de néologismes, que l’enfant comme l’adulte n’y comprennent que dalle. Qui a autorité ou compétence pour créer des locutions à part une académie dument chargée de le faire quand la nécessité se fait sentir. De plus, qui a les attribues scientifiques pour parler de la graphie quelle qu’elle soit, là aussi c’est une question de spécialistes. Laissons ces questions qui nécessitent l’apport de gens calés dans ce domaine et arrêtons de spéculer avec la langue de tous les Algériens. L’Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national. Il est créé une Académie algérienne de la langue amazighe, placée auprès du président de la République. Voilà ce que la Constitution préconise en officialisant la langue amazighe : «L’Académie qui s’appuie sur les travaux des experts, est chargée de réunir les conditions de la promotion de tamazight en vue de concrétiser, à terme, son statut de langue officielle.» Cela permet à chacun d’occuper la place qui est la sienne et ainsi les vaches seront bien gardées. Ce qui dérange certains ce ne sont pas les néologismes ou la graphie, mais ce sont leurs capacités de nuire à tamazight et rendre caduque ce qui a été fait par l’Etat pour la langue de tous les Algériens en particulier et les Nord-africains en général. Ceci confirme l’intérêt qu’a le pouvoir algérien pour le patrimoine linguistique du pays. Beaucoup de sacrifices ont été connus par des générations entières, allant jusqu’aux dons de soit, de sa vie, pour l’idiome fédérateur, pour la culture, l’histoire, unificatrice entre toutes les parties de l’Algérie, pour une Algérie réconciliée avec elle-même…

S. A. H.

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