«Nous voulons du concret !»

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Déterminés à aller jusqu’au bout de leur mouvement de protestation enclenché depuis plusieurs semaines, des centaines d’enseignants affiliés au Cnapeste-Béjaïa ont répondu, hier, massivement, à l’appel de leur bureau national pour la tenue de rassemblements synchronisés devant les directions de wilaya de l’Éducation à l’échelle nationale. Selon le coordinateur de wilaya du Cnapeste-Béjaïa, Slimane Zenati, les enseignants ont décidé de maintenir le cap et de poursuivre la grève illimitée, jusqu’à satisfaction des revendications exprimées aux responsables concernés. «Le taux de suivi à notre grève est de 80%. Notre objectif à travers ce rassemblement est, d’abord, d’expliquer à l’opinion publique la légitimité de nos revendications, ensuite, rappeler à la tutelle que nous voulons du concret. Notre désir est l’ouverture par les pouvoirs publics d’un dialogue sérieux où nous pouvons soulever l’ensemble des préoccupations des enseignants pour arriver à des solutions définitives aux problèmes rencontrés au niveau local et national», a déclaré d’emblée S. Zenati. Ce syndicaliste affirme que le Cnapeste maintiendra le mot d’ordre de grève ouverte «tant que la tutelle ne respecte pas ses engagements pris et cosignés dans des PV.» Il s’agit essentiellement de l’assainissement de dizaines de situations administratives et financières, le respect du plan de carrière des enseignants et la prise en charge du point relatif à la médecine de travail. Réagissant aux mesures disciplinaires prises par la tutelle à l’encontre des enseignants grévistes, comme l’envoi des mises en demeure et la ponction sur salaire, le coordinateur de wilaya du Cnapeste a qualifié ces mesures «d’arbitraires et d’anarchiques». Pour rappel, aussitôt le tribunal administratif a statué sur l’illégalité de la grève du Cnapeste, la ministre de l’Éducation nationale a ordonné aux directeurs de wilaya du secteur éducatif de procéder à l’application de la loi en vigueur, en envoyant, dans un premier lieu, des mises en demeure aux grévistes. Elle a, aussi, menacé de radiation les enseignants qui refuseraient de rejoindre les classes.

L’union des parents d’élèves en appelle au Président Bouteflika

Pour sa part, l’Union des parents d’élèves de la wilaya de Béjaïa a fait appel, hier, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, via une correspondance pour solliciter son intervention en vue de mettre fin à ce bras de fer opposant le corps enseignant au ministère de l’Éducation. «Nous vous demandons, Monsieur le Président, d’user de vos prérogatives constitutionnelles pour mettre fin à cette déréglementation, régit en règlement de conflit, qui oppose le syndicat des enseignants et le ministère de l’Éducation nationale», lit-on dans cette missive adressée au premier magistrat du pays.

Boualem S.

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