La ville étouffée par les vendeurs à la sauvette

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Même en recouvrant sa stabilité, la ville de Tizi Ouzou a toujours du mal à se “débarrasser” de ses commerçants informels. D’énormes efforts ont été certes déployés pour éradiquer – ou du moins endiguer – le phénomène, mais le contexte très particulier qu’a connu la région depuis 2001 n’a pas favorisé l’obtention de résultats probants. De plus, la ville des Genêts, à l’instar de toute la Kabylie d’ailleurs, a très chèrement payé son ambiguïté envers ce genre de commerce. Tantôt tolérantes, tantôt éradicatrices, les autorités chargées de gérer la chose n’ont jamais été vraiment tranchantes dans leur lutte contre l’informel. L’on pourrait bien évidemment mettre cela sur le compte d’une situation sociale et politique risquant l’explosion a tout moment, mais, aujourd’hui, les faits sont bien là, et les temps ont fait qu’à Tizi l’informel fait partie du quotidien des petites gens. De fait, il nous a été donné de constater que toutes les places ou lieux publics pouvant abriter ce genre d’activités commerciales sont systématiquement squattés par des trabendistes et les vendeurs à la sauvette.A l’entrée de la ville, en face de la gare routière, ces nouveaux commerçants ont improvisé des aires de vente d’une manière anarchique et fort déplaisante pour les passants, et cela ne semble incommoder personne. En remontant la route principale, du côté de la CNEP, le topo est identique : une file interminable de vendeurs vous tarabuste inlassablement pour vous proposer des marchandises bon marché, voire à des prix imbattables. Miel, huile d’olive, produits cosmétiques, articles scolaires, produits ménagers, ou carrément du prêt-à-porter se vendent tranquillement sur les trottoirs de Tizi Ouzou.Ces activités sont encore plus intenses (et plus envahissantes aussi) du côté de la rue Lamali-Ahmed longeant l’hôpital de la ville. Ici la concentration de l’informel est beaucoup plus importante qu’ailleurs car ces vendeurs qui occupent ces lieux sont ceux qui ont été chassés du marché aux puces de Medouha.Toutefois, il est important de signaler que les citoyens ne sont pas vraiment contre ces commerces, compte tenu des prix que ces derniers leur proposent. Pour ce qui est de la lutte contre l’informel, il vaudrait mieux opter pour des solutions plus souples tenant compte de la condition sociale de ces jeunes, que de prôner l’éradication pure et simple du phénomène car on sait tous que cela risque d’être déstabilisant pour toute la région.

Ahmed B.

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