La femme majuscule en ce jour du 8 Mars

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Par Sadak Aït Hamouda

La femme a une journée pour elle toute seule, et demain sera un autre jour. La femme courage a combattu, dans tous les combats qu’ont eu à mener les Algériennes et Algériens, à côté de l’homme, son frère, son mari, son fils, son neveu, son père, pour libérer l’Algérie du colonialisme, et, plus près de nous, de la bête immonde. La femme, cette frêle créature, le sexe faible comme on dit, dominée par le sexe fort, l’homme. Elle qui a résisté à tous les maux qui ont accablé ce beau pays, qui s’est sacrifiée corps et âme. De Kahina à Fadhma N’Soumeur, de Ourida Medad à Hassiba Ben Bouali, de Nabila Djahnine à toutes les femmes connues ou anonymes, celles qui ont offert leur vie pour l’Algérie et celles qui, traumatisées, ne savent plus ce qui leur arrive. Folles, errant dans les rues, de dédales en routes sans issues, traînant leurs loques, de haltes provisoires, en haltes problématiques. Revisiter le Panthéon dédié aux femmes comporte chez nous des héroïnes de la vie et de l’au-delà. Des scientifiques, des ouvrières, des tisserandes qui tissent sur notre firmament les espoirs qui ont manqué à nos cieux déserts depuis longtemps. Que nous l’aimions ou la haïssions, le résultat est le même, elle nous nargue, puis advienne que pourra, la femme a tout pour se faire un prénom. Il arrive qu’elle se veuille soumise, mais sa soumission a des limites qui dépassent toutes celles rouges de l’innommable. Elle est évidemment «l’avenir de l’homme» pour reprendre Aragon, mais elle est aussi son passé, son présent et elle le sait, tant elle repose sur des mesures qui dépassent la mesure la plus juste et la plus démesurée. Elle se plaint de l’homme qui attente à sa liberté, à sa pureté, à sa sagesse, quelques fois théâtrale, mais elle ne saurait vivre sans l’homme, tout comme il est impossible pour l’homme de vivre sans la femme. Le destin commun à partager. Voilà ce que la femme vaut, une journée, et demain est un autre jour.

S. A. H

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