Arabes, entendez-vous les larmes des Palestiniens ?

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Par S. Ait Hamouda

Que reste-t-il d’arabe dans ce monde ? Que de la trahison, que de la loyauté trahie, que des confessions de foi insaisissables faites de larges concessions à Israël ! Ghaza sanglote et enterre ses morts. C’est vérifié, la cause palestinienne compte pour du pipi de chat, pour un légume sur un diner. La Palestine fait face à l’ennemi le plus terrible, peuplée de faucons et de rares colombes qui strient le ciel du Proche-Orient. Netanyahou jubile de voir Jérusalem, capitale d’Israël, et tue par dizaines des jeunes et vieux palestiniens sous le regard désintéressé des voisins. Aucun pays ayant des relations diplomatiques avec l’État sioniste n’a osé rappeler son ambassadeur, même pour consultations ou pour la forme. Comme l’avait prédit Kateb Yacine : Palestine trahie, ou encore «La Palestine est une plaie, et les arabes des mouches autour». Ce qui reste et restera une vérité déclarée à la face du monde qui se culpabilise du pogrom et présente son pardon à l’entité sioniste. Il ne reste aujourd’hui que la lâcheté des arabes et leur pusillanimité à faire valoir. Envers et contre tout, les palestiniens souffrent, et les arabes regardent indifférents les souffrances de ce peuple auquel Israël a ravi les terres, les biens et même l’âme. Ils la scrutent comme une belle à laquelle on a tout pris, le pain et l’eau, les jasmins et la douce vie. Comme une mémoire optant pour l’oubli, comme une vestale caressant l’innommable, comme un oued à sec à l’aube délurée. La Palestine pleure ses enfants partis avant l’âge de rompre le jeûne, avant l’heure de prendre tranquillement le bus vers l’insondable clairière où ne règne que la paix dont l’autre ne veut entendre ni plainte, ni ahans, il la veut entière pour lui. Que leur patrie qu’ils n’ont plus ne leur servira même pas de sépulture. Aujourd’hui ils vont, les palestiniens, crier à tue-tête à un monde sourd, qui ne veut pas les entendre lui hurler leur désarroi : «Pourquoi ne viens-tu pas à notre secours ?» Pour peu que tout s’efface devant nos yeux crevés comme un pneu.

S. A. H.

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