Que des universitaires, pas d’opportunistes !

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Les trois critères énoncés dans le projet de loi organique relatif à l'Académie algérienne de la langue amazighe devront mettre un terme aux spéculations quant à sa composante ou les membres qui y siègeront.

L’institution, en charge de concrétiser l’officialisation de tamazight en vertu de la Constitution de février 2016, est d’ores et déjà fermée au nez de probables opportunistes qui cherchent à s y faufiler. La course est déjà lancée depuis que l’idée de sa création a germé, d’en faire partie arborant une prétendue légitimité militante dans le combat identitaire. Ainsi, l’article 12, dans le troisième chapitre du projet de loi organique, précise que «les membres de l’Académie sont choisis parmi les experts et compétences avérées dans les domaines des sciences du langage en rapport avec la langue amazighe et les sciences connexes». Et de souligner au sujet de ces membres qu’«ils doivent jouir de la nationalité algérienne et justifier d’un niveau universitaire». Composée de 50 membres au plus, selon l’article 11 dudit projet de loi organique, celle-ci n’a pas, néanmoins, exclu la contribution de ceux susceptibles d’apporter un plus ou des éclairages sur des recherches ou des questions données que les membres de l’Académie seraient appelés à traiter. C’est ainsi que l’article 11 énonce également que «l’Académie peut faire appel à toute personne ou institution susceptible de l’aider dans ses travaux». Placée auprès du président de la République (art3), l’Académie constitue l’autorité de référence dans les domaines liés à la langue amazighe, souligne l’article 4 du projet de loi organique rendu public, avant-hier soir, par l’APS. Les missions dévolues à cette institution devant «concrétiser le statut de la langue amazighe comme langue officielle», sont, notamment, de «recueillir le corpus national de la langue amazighe, établir une normalisation de la langue amazighe à tous les niveaux de description et analyse linguistiques, établir des listes néologiques et des lexiques spécialisés en privilégiant la convergence, entreprendre des travaux de recherche sur la langue amazighe et participer au programme national de recherche dans son domaine de compétence, garantir la précision de l’interprétation et de la traduction de notions et concepts dans les domaines spécialisés, élaborer et éditer un dictionnaire référentiel de la langue amazighe, contribuer à la conservation du patrimoine immatériel amazigh notamment par sa numérisation, encourager toute recherche et traduction en langue amazighe visant à enrichir et préserver le patrimoine lié à la mémoire nationale, éditer les résultats des travaux de l’Académie dans des revues et publications périodiques et en assurer la diffusion». Dans son neuvième article, le projet de loi indique que «l’Académie émet un avis sur toute question en relation avec son domaine de compétence qui lui est soumise par le président de la République». Le président de cette nouvelle instance est nommé par le président de la République pour un mandat de quatre ans, quant aux six autres membres du bureau, ils auront un mandat de deux ans (art 21et 23). Ledit projet de loi organique, qui sera débattu dans les deux Chambres parlementaires, avant d’être officiellement promulgué, fixe ainsi les missions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de l’Académie qui était, faut-il le souligner, tant réclamée par les experts en langue et culture amazighes.

M. A. T.

Les missions de l’Académie…

Dans le préambule du projet de loi organique relatif à l’Académie amazighe, celle-ci a pour mission de «recueillir le corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variétés linguistiques, établir la normalisation de la langue amazighe à tous les niveaux de description et d’analyse linguistiques, élaborer et éditer un dictionnaire référentiel de la langue amazighe». «L’Académie aura également à mener des recherches dans tous les domaines de la promotion de la langue amazighe, à travers la codification et la standardisation de la langue sur la base de l’ancrage social et de la dynamique culturelle dans toutes ses variétés par une approche convergente». Les concepteurs dudit projet soulignent que «ces missions seront réalisées en collaboration avec tous les partenaires concernés, notamment, les institutions nationales et les associations qui activent dans le domaine de la promotion et du développement de la langue amazighe». En outre, «la composante de cette institution, au profil exclusivement scientifique, garantit son statut d’autorité de référence en la matière, conférant ainsi à ses travaux un caractère académique, neutre et impartial basé sur l’apport d’experts et des compétences scientifiques avérées».

M. A. T.

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