Vague de reprise des médecins résidents

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Près d’une centaine de résidents grévistes ont repris le travail ces derniers au CHU Nedir Mohamed. Après une longue grève qui dure depuis maintenant plus de six mois, près de 100 résidents grévistes ont repris ces derniers jours du service au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, a-t-on appris auprès de l’administration de l’hôpital mais aussi des grévistes eux même. La reprise «se fait progressivement et s’est intensifiée, notamment depuis fin mai dernier, indique-t-on. Le CHU de Tizi-Ouzou compte quelque 600 médecins-résidents, dont environ 500 répartis à travers les différents services et une vingtaine détachés dans d’autres wilayas. Depuis le début de la grève, dans la wilaya, les médecins-résidents ont adhéré massivement au mouvement conduit par le CAMRA. Et jusque là le mot d’ordre était très suivi en dehors de quelques rares exceptions qui sont restées actives à travers certains services. Mais le point de revirement a été la décision de «suspendre les gardes», notera un médecin-résident qui a repris ses activités fin mai. Pour ce praticien en formation, «la vocation humanitaire de la profession prime sur tout autre aspect». Pour lui, «la garde est le minimum à assurer, c’est la ligne rouge qu’il ne fallait pas franchir». Une déclaration qui vient conforter les statistiques du CHU qui fait état d’une reprise «assez importante et réconfortante, car au-delà du fait qu’on est une administration face à des grévistes, ces derniers sont aussi nos enfants, et on ne peut que s’en réjouir de les voir reprendre avec leur vocation,» commente-t-on à la direction du CHU. Pour une autre résidente qui, elle, a repris ses fonctions pas plus loin que mercredi dernier, «le CAMRA n’a pas su gérer la situation et toutes les négociations ont échoué. Mais jusqu’à quand allons nous poursuivre la grève, et puis dans quel but réellement ?» Car pour cette dernière, «à un moment donné, il faut se contenter des acquis déjà arrachés». Un autre résident qui s’est livré à nous, a noté : «Une grève, il faut savoir l’arrêté au bon moment» ; Ce médecin n’a pas «du tout apprécié l’annonce de la suspension de la grève et son relancement à maintes reprises». Pour lui, «c’est discréditant pour le mouvement». L’administration du CHU a, quant à elle, signifié que «les résidents ont commencé à reprendre individuellement depuis le mois de mars dernier. Certains, au nombre de 15, n’ont pas adhéré tout simplement au mouvement de grève qui a commencé le mois de novembre». Dans certains services comme la neurochirurgie, la reprise aurait atteint les 100%, à savoir 17 résidents sur les 17 que compte ce service. En urologie, quatre résidents ont repris, dont un tout juste hier. Plusieurs résidents ont signifié, d’après des responsables du CHU, leur intention de reprendre le travail incessamment. S’agissant de l’impact de la grève sur le fonctionnement du CHU de Tizi-Ouzou, l’on explique : «L’activité, en général, n’a pas été affectée par la grève. La charge du travail a été assumée par les autres corps, notamment les généralistes qui ont été réquisitionnés. Ces derniers ont joué un grand rôle,» reconnait-on. Pour rappel, les médecins-résidents ont entamé, le mois de février passé, un mouvement de cessation de toute activité au sein de leurs services respectifs, revendiquant entre autres l’abrogation du caractère obligatoire du service civil. Toutes les tentatives de dialogue avec la tutelle n’ont pas abouti à une sortie de crise malgré plusieurs concessions de la tutelle, notamment sur le plan matériel et technique pour mettre le médecin résidents dans les meilleures dispositions lors de l’exercice de son métier. Depuis, plusieurs actions ont été menées par les contestataires à travers le territoire national y compris la ville de Tizi-Ouzou qui a abrité une marche nationale. Force et de constater que le mouvement ne fait plus l’unanimité aujourd’hui, en témoigne cette reprise partielle enregistrée au CHU de Tizi-Ouzou. «Dommage ! On n’a pas su mettre fin à la grève au bon moment, on aurait mieux préservé le Collectif (CAMRA ndlr)», résume, sous l’anonymat, un ancien meneur du mouvement à Tizi-Ouzou qui a repris du service depuis déjà près d’une quinzaine de jours.

Kamela Haddoum

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