Il épouse sa victime au tribunal

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C’est là l’essentiel de ce qu’il y a à retenir de cette affaire atypique de kidnapping et de viol d’une jeune fille de moins de 18 ans, que la cour criminelle de Béjaïa a eu à examiner hier et dont les fais remontent au mois de mars 2003, date à laquelle l’accusé et la victime, selon leurs propres déclarations recoupées, malgré plusieurs contradictions de l’un et de l’autre, ont commencé à avoir des relations sexuelles, relations dont est né un enfant âgé le jour du procès de 2 ans.Selon l’accusé, la trentaine, vendeur de pièces détachées de son état habitant à Alger et qui venait souvent à Béjaïa rendre visite à sa tante ayant un lien de parenté avec la victime avec laquelle il finit par faire connaissance, leurs premières relations sexuelles ont eu lieu chez elle, dans le salon du domicile familial de la victime. Puis elles se sont poursuivies à Alger jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte et qu’elle dépose plainte contre lui. Il soutient devant le juge qu’il n’y a eu ni kidnapping, ni violence à aucun moment.A l’époque, il ne pouvait pas l’épouser, parce qu’il était déjà marié et que sa femme refusait de l’autoriser à prendre une deuxième épouse. Ce n’était plus le cas le jour du procès, puisque le divorce avec sa femme a été prononcé et l’acte de mariage notarié avec la victime est présenté à la cour.La victime de son côté qui n’avait que 16 ans au moment des faits et qui reconnaît bien connaître son violeur, parle plutôt de la plage de Boulimat et du mont de Gouraya, où l’accusé après l’avoir cueillie à la sortie du collège où elle était scolarisée, l’emmenait pour faire des promenades en voiture. Elle soutient qu’elle n’était pas consentante à l’acte d’amour et qu’elle ne s’était rendue compte qu’elle était enceinte qu’à la 32e semaine. La plainte n’a été déposée qu’au moment où la rumeur commençait à se répandre. Si le procureur dans sa longue intervention où il a fait ressortir la gravité du kidnapping et le viol de la victime mineure, a requis une peine de10 ans de réclusion criminelle, la partie civile en revanche s’est carrément jointe à la défense de l’accusé pour demander dans l’intérêt de l’enfant de la victime, de l’accusé et des deux familles, l’acquittement.

B. Mouhoub

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