Le blocage perdure !

Partager

Le projet d’une zone industrielle à Souama tarde à voir le jour et la crainte de le voir s’évaporer grossit de jour en jour.

C’est dans l’optique de discuter de cette situation de blocage qui prévaut que l’exécutif de l’APW, à sa tête le président, Youcef Aouchiche, a fait le déplacement dans la commune de Souama où une réunion a été tenue au siège de l’APC avec les différentes parties concernées par le projet. Une réunion qui n’a néanmoins débouché sur aucune solution. Les parties en conflit, à savoir l’administration et l’association des propriétaires terriens, ont toutes deux campé sur leurs positions respectives. Le problème de la zone industrielle de Souama serait de nature juridique. Au moment où l’association des propriétaires réclame la «reconnaissance de leur qualité de propriétaires et l’établissement des livrets fonciers», l’administration est formelle «le terrain est domanial» donc propriété de l’Etat. Le P/APW, insistant sur l’importance de la zone industrielle de Souama pour la région et la wilaya, avait rappelé l’objectif de la réunion qui «est de discuter et échanger avec les différentes parties pour tenter de trouver des solutions et lever les incompréhensions, et entamer la réalisation et la viabilisation de cette zone». Et d’ajouter : «On est là pour discuter des contraintes et essayer de les régler ensemble». L’élu a insisté sur la nécessité de faire des concessions de part et d’autre. C’est la seule façon de parvenir à régler ce problème, a-t-il insisté. Trouver une solution consensuelle est le défi que s’est fixé Aouchiche, «pas forcément lors d’une seule réunion mais en prenant le temps qu’il faut et en effectuant le travail nécessaire pour y parvenir». S’adressant aux directeurs de l’industrie, des domaines, de la Conservation foncière et du cadastre, il a appelé à la souplesse dans la gestion de ce dossier, estimant que «l’administration dans la mesure du possible doit faire des concessions, il ne faut pas rester sur l’interprétation rigide des textes». A l’adresse des propriétaires, il dira : «L’intérêt général de la région doit primer sur l’intérêt personnel, ce qui veut dire qu’il faut faire des concessions aussi». Le directeur de l’industrie, s’exprimant sur le sujet, a tenté d’expliquer la situation du blocage, soulignant la problématique à laquelle le projet est confronté. «D’une part, le terrain sur lequel la zone industrielle sera implantée est considéré comme un bien de l’Etat. De l’autre, les occupants qui ont exploité ce terrain s’en disent propriétaires». Les intéressés demandent en effet la reconnaissance de leur statut de propriétaires et les domaines réclament la propriété. «On est confronté à ces deux points qui ne sont pas conciliables par apport à la réglementation», explique le responsable. Il fera une proposition qui, dira-t-il, engage le wali en personne. Une superficie de 47 ha sera concédée dans le cadre de la concession agricole, «ces gens-là seront régularisés par des documents de l’administration», a-t-il affirmé, ajoutant : «C’est là notre proposition et on attend la réponse». Le directeur des domaines, expliquant la situation juridique du terrain, a précisé que les propriétaires possèdent un jugement non exécuté. Le terrain a été versé sous les délibérations par les institutions élus, dans les années 70, ce qui fait de lui, du point de vue juridique, un bien de l’Etat. «La loi dit que le terrain versé relève de la propriété de l’Etat», a-t-il expliqué. Il ajoutera que le cadastre général a établi toute une procédure d’immatriculations avec dépôt au niveau de la Conservation foncière, ce qui rend la démarche de propriété de l’Etat à ce bien «définitive». Il a par ailleurs fait savoir qu’il y a eu une commission ministérielle diligentée qui a, à son tour, constaté que sur le point réglementation, «le terrain est la propriété de l’Etat». Le responsable plaidera donc pour «trouver un moyen d’indemniser les gens d’une manière non-administrative». Le conservateur foncier confirme, encore une fois, les propos de ses collègues en déclarant le bien «propriété de l’Etat» et c’est pour lui «irréversible». Les propriétaires terriens pour leur part, malgré la contradiction relevée dans les propos de tout un chacun, sont au moins d’accord sur le fait qu’ils devraient être indemnisés, affirmant qu’ils ne s’opposent pas au projet de la création de la zone industrielle. Leur condition est que ce ne soit pas à leurs dépens. Ils estiment que «c’est l’administration qui bloque et nous méprise». Dans ce sens, le P/APC de Souama, Hassian Nacer, lui-même propriétaire d’un terrain sur le lieu de la zone, a lu une série de propositions formulées par les propriétaires aux autorités, à leur tête le wali. Il a expliqué que les propriétaires sont toujours en attente d’une réponse à ces propositions. L’on notera parmi les revendications de ces propriétaires, la reconnaissance de la propriété avec établissement de livrets de foncier ; la poursuite de l’opération cadastrale pour les propriétaires non-recensés ; le prix des indemnisations doit être négocié par les propriétaires ; revoir la délimitation de la zone pour soustraire les 44 ha occupés par des habitations. Le P/APW a promis de suivre le dossier de près et de discuter avec toutes les parties pour essayer de trouver des solutions, affirmant qu’il avait pris acte de ce qui a été dit par les différents concernés. Il a par ailleurs exhorté ceux-ci à ne pas rompre le dialogue. Le P/APW a indiqué que l’assemblée exposera, point par point, les propositions des propriétaires à l’administration, notamment au wali, avec qui elle va étudier la faisabilité de chaque point et tenter de trouver une solution «consensuelle» pour les points qui fâchent. Le comité de village de Souama a quant à lui réitéré son soutien à toute initiative qui pourrait contribuer à la résolution du problème de la zone industrielle «à laquelle tient l’ensemble des citoyens du village et de la commune de Souama», en dénonçant «la mauvaise foi et le manque de bonne volonté de certaines parties». Pour le comité du village Souama, ainsi que pour l’ensemble des comités présents, «la priorité est donnée à la réalisation de ce projet, ô combien important pour la région». Ils ont tous appelé les autorités et les élus à «conjuguer les efforts pour solutionner le problème et débloquer ce projet tant attendu».

Kamela Haddoum.

Partager