L’attente des retraités devant une banque

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Par S. Ait Hamouda

La suite des insaisissables termes aux fins des pourfendeurs crus, des énigmes aux forfaits. Qu’à cela ne tienne, résolument, la plus démesurée des débandades prend le risque de perdre le nord, quand il advient, en toute sérénité, le haut des mesures. Il y a des calculs qui se foutent des aléas normalement estimés à l’aune de la démesure farfelue. Que l’on se foute des partissions, réglées comme du papier à musique, qu’elles soient majeurs ou mineurs, l’acte est d’avoir le ton. Et au-delà l’air détermine l’intonation et l’intonation préfigure le rythme qui assujetti l’orchestration, à tout ce qui implique les modulations qu’elles soient justes ou fausses. Nonobstant, les concerts et les rapsodies ou les simples chansonnettes faites dans le style hautement composé. Il survient qu’une note peut se laisser absoudre dans un fatras d’incohérences et de turbulences imprévues, cela ne peut justifier que l’absolu, dans une certaine mesure, car l’ultime morceau est justement celui qui se laisse bercer par tant de musicalité notoirement faible. C’est ce qui se passe lorsqu’on se perd dans des considérations, à tout le moins, insolites. De part l’absolution, ou l’ultime onction, servit par des retraités, faisant la queue devant une banque, et qui risquent de ne pas palper leur pension parce qu’il n’y a pas de réseau internet, ou pour toute autre raison. Ils ne toucheront rien, les vieux briscards le jour où ils se présentent devant la banque, mais bien après un ou deux déplacements. Ils se déplaceront plusieurs fois avant d’encaisser ce qu’ils doivent à la caisse des retraites. Ils rougissent, bleuissent de colère, cependant que peuvent leur faire les nerfs à fleur de peau ? Pas grand-chose, du moins pas ce qu’ils escomptent. Ils vont revenir, puis repartent, ensuite reviennent, jusqu’au jour où ils toucheront leur dû. Ils vont rentrer chez eux fourbus, ratatinés, pour le repos du guerrier, ou du retraité. La musique adoucit les mœurs, dit-on, mais pas au point de les accorder comme une partition. Cela ne permet qu’un iota d’attente devant une banque ou une poste, toutefois il y a des pieds de grues qui ne souffrent aucune impatience.

S. A. H.

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