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Bouira - Le laboratoire d’analyse et de contrôle de l’ADE rassure : Près de 1 000 prélèvements effectués mensuellement

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Lors d’une conférence de presse sur la rentrée sociale et les cas de choléra enregistrés à Bouira, le wali a tenu à rassurer la population quant à la qualité de l’eau distribuée par l’Algérienne des Eaux. Il mettra en avant les résultats positifs du laboratoire d’analyses de wilaya, le qualifiant de meilleur laboratoire à travers le territoire national.

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M. Saiki Ahcene est le responsable de ce laboratoire et c’est en sa compagnie que nous ferons le tour de la propriété. Le travail effectué est impressionnant : «Nous travaillons chaque jour, week-end et jours fériés inclus, il ne faut pas que la qualité de l’eau soit remise en doute par la population, nous y veillons en permanence», indique notre interlocuteur.

Il précise que le laboratoire effectue des analyses physico chimiques et bactériologiques pour l’eau de consommation distribuée par l’Algérienne des Eaux, mais également pour des APC. «Nos échantillons proviennent des sources, des puits, des forages et des stations de traitement au niveau des réservoirs. Nous effectuons nos prélèvements en fin de course auprès du consommateur, c’est-à-dire directement de robinets des foyers. Nous sommes régis par un décret qui précise la périodicité et le nombre d’analyses à effectuer, en fonction du nombre d’habitants et en fonction du volume d’eau distribué. Nous effectuons entre 20 et 50 prélèvements par jour, aux fins de les analyser. Un millier de prélèvements sont ainsi examinés et analysés par mois.

Analyses bactériologique et physico chimique au quotidien

«Nous ciblons les consommateurs, mais également les établissements scolaires, les institutions étatiques et les établissements publics. Parfois ce sont certains organismes qui font appel à nos services pour des analyses précises», ajoute M. Saiki, nous faisant découvrir les différentes salles composant ce laboratoire.

Le premier espace visité est dénommé «Salle de préparation» dont l’entrée est sécurisée, une salle dotée d’une ventilation. A proximité, ce qui ressemble à un sas de décompression ou de pressurisation, nous est présenté comme salle de préparation. Un espace réservé comme son nom l’indique à la préparation des produits chimiques inhérents aux analyses à effectuer sur les eaux prélevées à travers toutes les localités de la wilaya. Il y a également ce qui, dans le jargon des chimistes, est «la salle de pesée», entièrement hermétique.

Dans un coin de cette grande salle, des cartons sont entassés avec à l’intérieur du matériel neuf dont a été doté ce laboratoire tout récemment. «Un matériel sophistiqué de dernière génération», nous apprendra M. Saiki. On nous montrera plusieurs machines dont un agitateur, un distillateur, un spectrophotomètre.

«Si nous découvrons une dégradation de la qualité de l’eau, nous refaisons l’analyse et si le résultat persiste dans sa négativité, on détermine l’origine de la pollution et par quelle manière l’eau a été contaminée. Nous avons différents services, comme celui de bactériologie et le service physico chimique sous la houlette d’un chef de service chargé de vérifier et de chapeauter les différentes tâches. L’équipe comprend aussi des agents de laboratoire ainsi que des chargés de qualité», énumère le responsable du laboratoire de l’ADE.

Il faut savoir que l’ADE dispose de sept centres, répartis à travers différents chef-lieu de daïras, à savoir celui de M’Chedallah, Bouira, Bechloul, Bordj Okhriss, Sour El Ghozlane, Ain Bessem et celui de Lakhdaria. Chacun de ces centres est doté d’un chargé de qualité, avec la mission bien précise d’effectuer les prélèvements, le contrôle du chlore au quotidien, le contrôle du nettoyage et de la désinfection du réservoir une fois par année.

En cas de pollution ou d’un constat de mauvaise qualité de l’eau, il effectue la javellisation. En même temps il assiste le bureau d’hygiène communal de prévention pour parer aux éventuelles maladies à transmission hydrique (MTH).

Les cas de pollution par infiltration ont sensiblement diminué

Pour le responsable du laboratoire de l’ADE de Bouira, aucune altération de l’eau potable n’a été constatée à travers le maillage de wilaya de l’Algérienne des Eaux. «Les résultats sont quasiment les mêmes à longueur d’année, il n’y a pas d’altération flagrante, mais le problème auquel nous sommes trop souvent confrontés est celui des fuites d’eau.

Qui dit fuite d’eau dit également risque de contamination. Parfois, on retrouve une dégradation de la qualité de l’eau suite à une intervention sur le réseau. Mais, depuis la rénovation des réseaux, les cas de pollution ont sensiblement diminué. Entre 2005 et 2015, nous avions une moyenne d’infiltration d’eaux usées dans le réseau de presque un cas décelé, par mois, c’est-à-dire, 10 à 12 cas par an.

L’année dernière, pour l’exercice 2017 et cette année avec les travaux effectués par l’ADE, l’augmentation du volume horaire d’attribution de l’eau en H24 au niveau des communes, et avec la rénovation des réseaux, on ne trouve qu’un seul cas de pollution par an, deux au maximum.

Les analyses effectuées sur l’eau potable se font avant, mais aussi après le traitement par le chlore. «Généralement, les analyses se font auprès du consommateur, s’il s’avère que l’eau montre des signes de mauvaise qualité, on refait systématiquement les analyses pour déterminer avec exactitude l’origine du problème. Il arrive dans ces cas que l’eau ne soit pas de première qualité, mais elle demeure potable. Parfois, un simple nettoyage et un chaulage du réservoir suffisent, et l’analyse démontre par la suite que la bonne qualité de l’eau traitée est rétablie.

Altération de l’eau par les algues mortes

Un sujet qui a, de par le passé, préoccupé les habitants de la ville de Bouira et de sa périphérie, notamment en été, où émanait de l’eau du barrage de Tilesdit une odeur fétide. «Cette année, l’odeur caractéristique du barrage a disparu du fait des conditions climatiques, les pluies du mois de juin et juillet ont permis le renouvellement des eaux de surface et il n’y a pas eu stagnation des eaux au niveau du bassin versant.

Aussi bien au niveau du barrage de Tilesdit que de Koudiet Acerdoune, les eaux ont été oxygénées», avoue M. Saiki Ahcene. Cette altération de l’eau peut toutefois ressurgir le mois de septembre ou octobre si aucune pluie ne vient ré-oxygéner les eaux des barrages.

«Les normes de javellisation respectées»

«Oui, les normes de javellisation sont scrupuleusement respectées entre 0.2 et 0.6 au niveau du consommateur et au niveau des réservoirs entre 0.5 jusqu’à 1 milligramme. On va parfois augmenter les doses de chlore jusqu’à 1.2 milligramme pour permettre que ce taux parviennent en bout de réseau à 0.2.

Les normes stipulent qu’il faut jusqu’à 0.5 au niveau du consommateur et on peut aller jusqu’à 1 ou 1.1 sans risques pour la santé de ce dernier. D’ailleurs, la concentration maximale admise par l’OMS est de 5 milligrammes. Je vous rassure que nous faisons régulièrement des contrôles pour vérifier la présence de chlore dans les robinets, et nos méthodes sont plus que fiables», précise M. Saiki.

Pour ce dernier, des risques peuvent survenir en l’absence de chlore, mais il n’y a aucune menace de prolifération des maladies à transmission hydrique lorsque l’eau est chlorée. Pour le vibrion cholérique très sensible à la javel, après chlorage, il ne subsiste aucune trace, de même pour la salmonelle qui n’y résiste pas.

«Une trace de chlore suffit à les faire disparaitre et à éradiquer tout risque de contamination par ces virus, et dans le réseau AEP le chlore persiste toujours, car, régulièrement administré par les centres réservoirs et stations de traitements. La durée de vie du chlore est de 72 heures, donc, il est impossible qu’un vibrion résiste dans ces conditions», affirme le responsable du laboratoire.

En arrivant devant la salle physico chimique, plusieurs jeunes stagiaires issus des instituts de Bouira sont affairés autour d’éprouvettes et de prélèvements. «Ils viennent faire leurs stages au niveau de ce laboratoire», nous dira-t-on. Dans la salle d’analyses bactériologiques, une forte odeur de chlore remplit l’atmosphère et une batterie de flacons de produits chimiques y est entreposée. Des prélèvements sont également sous culture en attendant de délivrer le résultat des analyses effectuées.

Selon la biologiste rencontrée sur place, la mission est de discerner la bonne et la mauvaise qualité bactériologique de l’eau de consommation. «Nous effectuons une série d’analyses et un enchainement de tests pour rechercher et démembrer des coliformes que nous pourrions trouver dans l’eau. Ces derniers sont responsables de la contamination fécales de l’eau et leurs présences nous l’indiqueraient», explique la biologiste.

La recherche se fait dans un milieu dénommé «landau» et les professionnels de ce laboratoire analysent minutieusement les prélèvements avant de déterminer, au bout de 24 heures, si le résultat est positif ou négatif.

Suspicion de contamination d’une source à Djebahia

Un échantillon se trouvant dans des éprouvettes sera qualifié d’«eau de mauvaise qualité». Elle provient d’une source privée de Djebahia, non loin de Ben Haroun à proximité d’une route. Ce n’est pas de l’eau issue du réseau de l’ADE tient-on à nous préciser. «Nous recherchons toujours les germes issus d’une contamination fécale, et où il existe un risque de maladie.

Nous confirmons ensuite la détection de la contamination dans un milieu « TSI » qui confirme la présence des coliformes ou des germes recherchés. Nous comparons ensuite notre résultat avec les normes algériennes, s’ils dépassent la norme c’est une mauvaise qualité bactériologique, sinon l’eau est qualifiée de bonne qualité bactériologique», indique la biologiste.

On apprendra par ailleurs à propos de cette source privée, que des mesures ont été prises pour qu’un autre prélèvement soit effectué afin de confirmer ou d’infirmer les premiers résultats. L’APC de Djebahia sera saisie pour intervenir et arrêter l’approvisionnement en cette eau, le temps d’un nettoyage, chaulage et chlorage pour éliminer la contamination constatée par les services du laboratoire.

«Nous veillons pour notre part à ce que tous les points d’eau, réservoirs ou bâches à eau bénéficient périodiquement d’un chaulage et d’un chlorage pour rendre l’eau potable», affirme M. Saiki qui souligne que l’ensemble des échantillons analysés sont ensuite stockés avant d’être incinérés pour exterminer les germes.

Hafidh Bessaoudi

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