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Béjaïa - Plusieurs projets à la traîne : Entre le discours et la réalité

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Il y a une année de cela, Mohamed Hattab, alors wali de Béjaïa, avait évoqué tout un plan pour donner un nouvel essor au développement de la région. Entre-temps, le désormais ex-wali a été promu ministre de la Jeunesse et des sports. à béjaïa, la situation est restée, quasiment, telle quelle.

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Les mêmes contraintes sont toujours là et retardent la mise à niveau de la wilaya de Béjaïa. Dans le temps, Mohamed Hattab préconisait que «l’hygiène doit être la priorité des priorités et il faut absolument maîtriser ce volet. La saleté qui caractérise Béjaïa ne date pas d’aujourd’hui et d’ailleurs, il n’y a aucun CET dans les 52 communes de la wilaya. Celui d’Oued Ghir n’est pas fonctionnel. Aujourd’hui, la wilaya de Béjaïa reste une grande décharge à ciel ouvert. Il n’y a même pas de schéma de collecte des ordures. On a avancé en ce sens que l’AND a entamé le travail et dans quelques jours il y aura la naissance de ce schéma. Celui-ci va orienter les responsables locaux à prendre des décisions en matière d’hygiène. Il faut penser à une gestion scientifique et moderne des déchets qu’on doit voir comme une ressource et non comme une charge. L’EPIC (Établissement public à caractère industriel et commercial) créé à cet effet, doit gérer ce volet en passant, crescendo, du chef-lieu de wilaya aux autres communes. Le schéma directeur peut dicter les besoins nécessaires comme pour la ville de Béjaïa qui ne possède que 77 éboueurs pour 140 tonnes de déchets par jour. Pour ce qui est des unités de recyclage, celle d’Aokas sera lancée très prochainement. La contrainte du déplacement du gazoduc est levée. Pour ce volet de l’éradication des décharges, on a perdu beaucoup de temps avec le club 92 mais la chefferie du gouvernement nous a laissé le soin de régler le problème d’hygiène localement. À l’instar des autres régions du pays, on doit aller vers le tri sélectif tout en optant, dans l’immédiat, pour une bonne gestion du CET d’Oued Ghir. Bien entendu, entretemps, les projets de déchetteries et d’unités de recyclage sont en marche et le projet d’incinération est à l’étude. D’ici la fin de l’année, il y aura un début de solution.»

Malgré ce discours plein d’espoir, aujourd’hui, Béjaïa croule toujours sous les ordures et tout le monde tire la sonnette d’alarme. Bien au contraire, le centre d’enfouissement technique d’Oued Ghir a été fermé sur décision ministérielle et on n’est pas loin de la fin d’une autre année sans qu’il n’y ait de début de solution. L’autre point noir de la wilaya, est relatif au manque d’eau qui y perdure depuis la nuit des temps.

Pour le volet de l’hydraulique, le wali de l’époque avait déclaré que «même si Béjaïa alimente les wilayas limitrophes de Sétif et Bordj Bou Arreridj avec ses deux barrages et une deuxième position au niveau national en matière de pluviométrie, elle n’enregistre aucune commune qui alimente en H24 tous les foyers».

«Le raccordement au réseau d’AEP est de 95 %, c’est-à-dire qu’il y a 50 000 citoyens qui ne sont même pas alimentés. De même pour l’assainissement où on enregistre 89 % de branchement. C’est inimaginable que ce soit ainsi au 21e siècle. En regardant de près les chiffres, on peut dire que c’est un problème de gestion. Pour l’eau, par exemple, il est évident qu’il y ait des ressources mais pas une bonne répartition pour passer au H24. La visite du ministre de l’Hydraulique nous a permis de bénéficier d’un programme d’urgence de 2,2 milliards de dinars pour juin prochain. Il nous permettra de raccorder l’ensemble de la population. Il faut souligner, aussi, l’importance du projet de réhabilitation de l’AEP de Béjaïa estimé à 147 milliards. Donc, comme il y a un problème de gestion, nous avons décidé de la confier à l’ADE et étendre cette gestion de l’agence à l’ensemble des communes de la wilaya», précisera-t-il.

Le problème de gestion soulevé par le wali dans cet entretien, semble persister et on n’aurait, apparemment, rien fait pour l’éradiquer. Il y a toujours beaucoup de foyers qui ne sont pas alimentés en eau potable et les coupures d’eau se font régulièrement en cette période estivale, surtout au niveau des communes du littoral.

Retard dans le raccordement au gaz, des projets gelés ou annulés…

Enfin, le gaz de ville, dont Béjaïa traîne au bas du tableau en matière de raccordement au réseau national. «D’ici la fin de l’année en cours (2017 ndlr), on atteindra 56 % et à fin 2018, ce sera du 87 %. Il y a une commission qui travaille d’arrache pied pour alimenter toutes les localités en gaz de ville. Nous allons concrètement atteindre, d’ici l’année prochaine (2018), le taux de 87 % de foyers alimentés en gaz de ville car c’est un engagement de l’État qu’il va falloir honorer», promettait hattab.

Probablement que Béjaïa a atteint le taux de 56 % mais très loin d’atteindre celui de 87 % avant la fin de l’année en cours. D’énormes retards ont été enregistrés dans les localités où le projet a été lancé et un laisser-aller pour celles qui attendent impatiemment leur retenue pour l’éventuelle inscription dans le cadre d’un projet d’extension. Outre ces projets, un tas d’autres inscrits à l’indicatif de la wilaya ont été soit gelés soit annulés, mais pour ceux qui ont été lancés, il a été enregistré beaucoup de retard.

L’échangeur des Quatre chemins a été mis en service en avril dernier avec plusieurs années de retard, alors que pour la pénétrante autoroutière il reste encore d’autres sections à achever de même pour les gorges de Kherrata, dont seul un tronçon d’un kilomètre a été mis en service. Pour ce qui est du CHU, du tramway, du téléphérique et une kyrielle d’autres projets, le bout du tunnel est toujours invisible…

A. Gana

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