«L’Algérie n’est pas à vendre»

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Le Front des forces socialiste a célébré, hier, dans la ville de Tizi-Ouzou, le 55e anniversaire de sa fondation. Du recueillement sur la tombe de trois militants tués en 1963 au meeting populaire à la place centrale de la ville, en passant par une possession qui ressemble à une marche.

Au point d’arriver de la procession, qui s’est ébranlée du cimetière communal de M’Douha, plusieurs centaines de militants, sympathisants et curieux se sont amassés sur la place Meziane Amari, dite place de l’ancienne mairie, pour écouter les discours de Hadj Djilani, Laskri, Aouchiche et tant d’autres. «En 55 ans d’existence, le Front des forces socialistes s’est imposé comme étant le parti synonyme de lutte et de résistance.

Le FFS demeure le seul rempart contre les forces de la prédation, de la dictature et de l’oppression. Le FFS incarne l’espoir de tout un peuple qui aspire à la construction d’un état démocratique et social», clamera d’emblée le président de l’APW de Tizi-Ouzou, Youcef Aouchiche. C’est dans cette placette qu’il y a 55 ans, jour pour jour, le leader charismatique de la révolution de novembre et fondateur du FFS, Hocine Ait Ahmed, avait lu la déclaration de la naissance de ce premier parti de l’opposition.

Le premier secrétaire national du parti, Mohamed Hadj Djilani, monte sur l’esplanade pour lire un discours fleuve où il revisitera le parcours du FFS depuis le 29 septembre 1963, «c’est en ce lieu, il ya 55 ans, que le FFS est né lors d’un meeting animé par Si el Hocine, Mourad Oussedik et Mohand Oulhadj. Un autre meeting a été animé le même jour à Médéa par le commandant Bourgaa pour les mêmes raisons», dira le premier secrétaire du FFS.

Après avoir largement évoqué les raisons de la création du FFS, Hadj Djilani, souligne, «le FFS s’oppose et continue de s’opposer à ce pouvoir illégal et illégitime». Dressant un tableau noir de la situation actuelle du pays tant sur le plan politique qu’économique, le premier secrétaire national fait porter le chapeau au pouvoir «le FFS considère que ce régime, par ses décisions unilatérales, non consensuelles, porte l’entière responsabilité de ce marasme empêchant toute alternative démocratique.

Plus loin dans son discours Hadj Djilani appelle «le recensement des exclus sociaux et leur débloquer des crédits d’urgence pour assurer le besoin basique des familles nécessiteuses est une nécessité qui urge. Le déverrouillage du champ politique, le respect des libertés individuelles et collectives pour la préservation de la cohésion et l’unité sociale sont actuellement menacées, car le système de gouvernance est dépassé».

Le FFS marque son retour vers le social

Ayant passé en revue les offres de sorties de crises du FFS en 1965, la rencontre de Londres de 1985, le contrat de Rome en 1995, le mémorandum aux généraux de 2001 et le projet cher au parti à savoir la reconstruction d’un consensus national depuis 2013, Hadj Djilani, signe et persiste : «Nous sommes dans la société et sous le regard du peuple, nous serons à la hauteur de nos missions et de nos ambitions pour mettre un terme au système d’oppression et, ensemble, nous assisterons à la naissance de la deuxième république avec le retour aux valeurs de novembre pour une Algérie libre et démocratique où le peuple sera l’unique source de légitimité».

Ali Laskri, député et membre de l’instance présidentielle a axé son discours sur les assises sociales du FFS. L’orateur martèlera à ce sujet qu’«il est temps d’allouer un revenu social minimum garanti pour les Algériens sans ressources, indépendamment de SNMG spécifique aux salariés qu’il faudra valoriser».

Abordant le volet politique, Laskri fera un rappel des idéaux fondateurs du parti : «Le FFS résiste depuis sa naissance à l’autoritarisme, à la dictature, au despotisme et lutte pour une république démocratique et sociale. Le parti ne transige jamais sur ses convictions et ses idéaux. Le parti a fait ses preuves depuis plus d’un demi-siècle, sa ligne politique inviolable a été écrite par le sang de ses martyrs. Elle consiste en l’instauration de l’Etat de droit et de la démocratie, une Constitution par le peuple et pour le peuple, à travers un processus constituant un prélude à l’avènement de la deuxième République. Le FFS dérange par son autonomie, ses principes et ses valeurs non négociables».

Le membre de l’IP relève : «Nos partenaires constatent, nos adversaires reconnaissent, nous gagnons en légitimité et en crédit. En bas les choses bougent, notre responsabilité est de leur donner un sens et une expression politique. La proximité et la communion avec la population permettra de reconstruire sur des bases consensuelles et durables».

Pour le député de Boumerdès, «l’Algérie n’est pas à vendre, ni à l’oligarchie nationale, ni aux intérêts étrangers». Avant d’appeler à «des commissions d’enquête parlementaires sur le retard et les surcouts des projets structurants, sur les concessions du foncier agricole, les inondations ayant causé des victimes et des dégâts considérables.» Pour lui, «les dernières épidémies reflètent la gabegie, la corruption et la mauvaise gouvernance du régime». Au sujet des élections présidentielles de 2019, Ali Laskri, se dit pessimiste.

Hocine T.

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